Pourquoi pardonner est parfois si difficile ?
« Les murs, que vous dressez devant la personne qui vous a blessé, vous assurent une certaine protection au départ. Mais sans pardon, avec le temps, ces murs deviennent une prison. »
Voici 12 raisons pour lesquelles il peut être difficile de pardonner.
1) Blessure profonde :
Plus le choc émotionnel est profond, plus il est difficile de pardonner. La guérison d’une blessure grave (par exemple une trahison) demande généralement du temps et une réflexion approfondie avant de parvenir à la guérison.
2) Attentes d’excuses :
Pour pardonner, il n’est pas nécessaire que l’offenseur vous présente ses excuses. Attendre cela ne fait que vous rendre dépendant d’une autre personne. La décision de pardonner appartient entièrement à la personne offensée.
3) Hésitation à communiquer le pardon :
Contrairement à une idée répandue, le pardon n’exige pas forcément de dire à la personne qui nous a offensé qu’elle est pardonnée. Il s’agit plutôt d’une démarche personnelle qui nous permet de nous libérer des effets d’une blessure émotionnelle.
4) Perdre le contrôle :
Croire que ne pas pardonner nous permet de garder le contrôle est une illusion. En réalité, nous sommes davantage en contrôle lorsque nous entretenons des relations humaines harmonieuses, dans lesquelles nous accordons une grande importance à la tolérance et au pardon.
5) Peur de la récidive :
Lorsqu’une personne vient d’être blessée émotionnellement, il est normal qu’elle craigne que cela se reproduise. La peur de la récidive peut être particulièrement forte si l’offenseur ne montre aucun remords sincère pour ses actions. Cette peur peut entraver le processus de pardon. Il est important de noter que cette crainte peut être basée sur des expériences antérieures qui ne sont pas pertinentes pour la situation actuelle.
6) Colère intense :
Il est difficile de pardonner lorsque nous ressentons une forte colère. Cette émotion empêche la réflexion et l’empathie. Il est ainsi recommandé d’attendre que l’intensité de notre colère diminue un peu avant d’envisager de pardonner.
7) Sentiment d’injustice :
Il peut être compliqué de pardonner si on a l’impression d’avoir été traité injustement, à moins d’obtenir une sorte de réparation ou du moins une explication valable de la faute. Toutefois, il est essentiel de garder à l’esprit que la perception de l’injustice est propre à chacun, et est influencée par différents facteurs tels que notre passé, nos valeurs, nos croyances et notre environnement.
8) Désir de punition :
Lorsqu’une personne a été blessée, elle peut éprouver le besoin de voir son offenseur puni, même si celui-ci s’est excusé ou a tenté de se racheter. Ce besoin de punition peut rendre le pardon difficile, car il implique un attachement à l’idée de justice par la punition, ainsi que le maintien de la colère et de la rancune. En concentrant toute son attention sur le désir de punition, la personne blessée reste fixée sur l’événement traumatisant du passé et oublie la possibilité de guérison et de réconciliation dans le présent. En pardonnant, on peut établir des relations saines et mettre fin au cycle de la douleur et de la colère résultant de la blessure.
9) Rancune obsessionnelle :
Une rancune excessive peut empêcher le pardon en créant une grande résistance. Cette émotion intense peut nous maintenir dans un état d’agitation intérieure, qui nous empêche de voir les choses avec clarté et objectivité. Pour pardonner, il est utile de prendre le temps de réfléchir sur les raisons qui nous ont empêchés jusqu’à présent cette libération. Il peut s’agir de craintes, de croyances limitantes, d’attentes irréalistes ou encore d’un manque de confiance en soi. Une fois que nous avons identifié ces raisons, il devient important de travailler sur notre propre acceptation, de focaliser sur le présent et de se concentrer sur ce que nous pouvons faire pour avancer plutôt que de nous accrocher au passé.
10) Confondre pardonner et approuver :
Pardonner n’implique aucunement d’approuver ni de minimiser la gravité de l’acte en question. Le pardon implique plutôt de reconnaître la douleur causée et de se libérer peu à peu de cette souffrance émotionnelle.
11) Confondre pardonner et oublier :
Certains croient qu’il faut oublier pour pardonner, alors que c’est faux. Pardonner n’implique pas d’oublier. Pardonner signifie plutôt que l’on choisit de ne plus tenir rigueur à la personne qui nous a fait du tort, de ne plus chercher à se venger ou à se faire justice soi-même. Cela ne suppose aucunement d’oublier l’événement. D’ailleurs, une offense grave rend presque impossible l’oubli, car la souffrance intense a pour effet d’inscrire solidement les événements dans notre mémoire. De plus, il est important de prendre conscience de ce qui s’est passé pour que nous puissions apprendre de cette expérience et éviter de subir le même type de douleur à l’avenir. En résumé, il est important de faire la distinction entre le pardon et l’oubli pour pouvoir accorder le pardon de manière authentique et complète. Pardonner, c’est se libérer de la colère et de la rancœur, tout en prenant conscience du passé pour apprendre et mieux cheminer.
12) Trahison :
La trahison représente une atteinte à la confiance et à la dignité humaine, brisant le lien de respect mutuel à la base de toute relation saine. Il est donc difficile pour une personne trahie d’accorder son pardon. La blessure peut paraître insurmontable et la confiance envers l’offenseur peut être rompue de manière irréparable. Cette méfiance constitue un obstacle au processus de pardon, qui est basé sur la confiance et le respect mutuel. Pour surmonter cette situation difficile, il faut du temps, des efforts et un engagement solide de la part des personnes impliquées pour reconstruire la confiance. Le pardon est un processus complexe qui dépend de nombreux facteurs, tels que la gravité de la blessure, le contexte de la trahison et la relation entre l’offenseur et la personne trahie. Bien qu’il soit possible de pardonner une trahison, cela nécessite généralement de la patience et un engagement ferme pour restaurer la confiance mutuelle.
Aide extérieure :
Lorsque nos émotions deviennent particulièrement difficiles à gérer, il est important de se rappeler que solliciter l’aide d’un professionnel de la santé mentale est tout à fait normal et acceptable. Il n’y a aucune honte à se faire aider pour pardonner. Ce geste peut être un grand service à rendre à no proches qui peuvent être affectés par notre absence de pardon.
Conclusion :
Confronté à une blessure grave, il est important de faire preuve de persévérance, de courage et de patience pour pardonner et mieux aimer. Le pardon est parfois un processus difficile, mais le résultat peut être transformateur pour nous-mêmes et pour nos proches. Nous avons en nous la capacité de transcender cette souffrance pour accéder à une plus grande paix et à une plus grande compassion.
« Pardonner, c’est l’acte le plus puissant qu’il soit donné aux hommes d’accomplir. L’événement qui aurait pu faire grandir la brutalité dans le monde sert à la croissance de l’amour. » ~ Gérard Bessière