Histoire : Dialogue bref de bougies sur la vie
Deux bougies étaient disposées l’une près de l’autre. La première était jeune, grande et d’une grande beauté. La deuxième était courte et âgée. Il ne lui restait plus qu’un petit bout fondu à bien plus que la moitié.
La jeune bougie se savait belle, surtout quand elle se comparaît à sa vieille voisine presque entièrement consumée et ratatinée. Les deux bougies étaient toutes seules. Comme il n’y avait personne d’autre à qui converser, la jeune se tourna dédaigneusement vers son ainée :
- Qu’est-ce que tu fais ici ? Comment oses-tu rester près de moi, toi qui es laide et presque toute brulée ?
- Ah ! Soupira la bougie âgée. Tu parles de beauté, mais qu’en sais-tu ? Tu n’as que très peu vécu ! Mais je vais quand même répondre à ta question. Ce que je fais ici ? Je suis ici pour te parler de la vraie vie.
- Crois-tu pouvoir me faire la leçon, espèce d’avorton. ricana la jeune bougie. Tu veux me parler d’une façon de vivre qui te rend chaque jour plus petite, non merci ! Moi, pour ma part, je vais rester grande et belle !
- Il y a très longtemps, je pensais comme toi. Sais-tu que, de moi, il reste bien plus que tout ce que tu vois ? répondit en souriant la vieille bougie.
- Mais de quoi parle-tu ? Rétorqua la plus jeune.
- Toute cette lumière, toute cette vie que j’ai pu partager avec les autres… Tous ces souvenirs déposés au cœur des gens tandis que je les côtoyais…
- Lumière et vie ? Que veux-tu dire ?
- Justement, tu ne le sauras que lorsque tu auras suffisamment vécu, comme moi. Mais d’abord, tu dois aimer et cheminer dans tes relations. Alors seulement, tu deviendras ce que tu dois être.
« La vieillesse, c’est l’hiver pour les ignorants, et le temps des moissons pour les sages. » Proverbe yiddish
« On voit de la flamme aux yeux des jeunes gens. Mais, dans l’oeil du vieillard, on voit de la lumière. » Victor Hugo
Auteurs : Texte d’un auteur inconnu adapté par Denis St-Pierre