Conte soufi : La cithare du bonheur
Un homme était à la recherche du bonheur. On lui dit qu’un vénérable maître soufi pouvait l’aider dans sa quête. Il alla le visiter. Il fut accueilli aimablement. Après avoir servi le thé, le maître soufi lui révéla l’itinéraire tant attendu :
– C’est loin d’ici, mais tu ne peux te tromper, au cœur du village que je t’ai décrit, tu trouveras trois petits commerces. Là, te sera révélé le secret du bonheur.
La route fut longue. Le chercheur du bonheur passa maints cols et rivières, jusqu’à ce qu’il arrive enfin au village en question. Hélas ! Dans chacun des trois commerces, il ne trouva comme marchandises que des rouleaux de fil de fer dans l’une, des morceaux de bois dans l’autre et de petites pièces de métal dans le troisième. Fatigué et découragé, il sortit du village pour trouver quelque repos dans une clairière voisine.
La nuit venue, la lune remplissait la clairière d’une douce lumière. Tout à coup se fit entendre une mélodie sublime. De quel instrument provenait-elle donc ? Il se leva et marcha en direction de la musique. Lorsque, stupéfait, il découvrit que l’instrument si mélodieux était une cithare faite de morceaux de bois, de petites pièces de métal et de fils d’acier, c’est-à-dire exactement ce qu’il venait de voir en vente dans les trois bazars du village.
À cet instant, il connut l’éveil :
Il comprit que le bonheur est fait de la synthèse de tout ce qui nous est déjà donné. Et notre tâche consiste à assembler tous ces éléments harmonieusement.
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