Petit conte zen : Deux moines et une jeune femme
En route vers leur monastère, deux moines zen s’apprêtaient à traverser un ruisseau. Ils y rencontrèrent une belle jeune femme qui désirait traverser sans mouiller sa robe et ses souliers. Pour être serviable, l’un des moines la prit sur ses épaules et la porta sur l’autre rive.
Son camarade était furieux. Il ne dit rien sur le coup, mais il bouillonnait à l’intérieur : c’était interdit ! Un moine bouddhiste ne devait pas toucher une femme. Et non seulement il l’avait touchée, mais il l’avait également pris sur ses épaules.
Les kilomètres passèrent. Lorsqu’ils atteignirent le monastère, en franchissant la porte, le moine en colère se retourna vers son compagnon et lui dit :
– Je vais devoir parler de cette affaire à notre Maître et tout lui raconter. Ce que tu as fait est interdit !
Le premier moine s’étonna :
– De quoi parles-tu, qu’est-ce qui est interdit ?
– L’as-tu oublié ? demanda le second. Tu as porté la jeune femme sur tes épaules !
Le premier moine rit et dit :
– Oui, je l’ai portée. Mais je l’ai laissée près de la rivière, à des kilomètres en arrière. Mais toi, es-tu encore en train de la porter !
*** Fin du conte ***
Ce récit bouddhiste nous aide à comprendre qu’il nous arrive de rester accroché au passé, à des émotions de culpabilité ou de ressentiment. Et parfois, nous leur accordons une importance hors de proportion.
En acceptant que l’événement ne fasse pas partie de notre présent, nous pouvons enlever un grand poids émotionnel de nos épaules.