235 citations de Friedrich NIETZSCHE en 13 sections
- 1) Ainsi parlait Zarathoustra
- 2) L’Antéchrist
- 3) Aurore
- 4) Crépuscule des idoles
- 5) Ecce homo
- 6) Le Gai savoir
- 7) La Généalogie de la morale
- 8) Humain, trop humain
- 9) Le Livre du philosophe
- 10) Par-delà le Bien et le Mal
- 11) Vérité et mensonge au sens extra-moral
- 12) La volonté de puissance
- 13) Citations sans référence
- Courte biographie
- Oeuvres philosophiques
- Qui ne croit en lui-même, ment toujours.
- Tout ce qui a son prix est de peu de valeur.
- L’homme est une chose qui doit être surpassée.
- Chaque homme cache en lui un enfant qui veut jouer.
- On paie mal un maître en ne restant toujours que l’élève.
- Mieux vaut ne rien savoir que beaucoup savoir à moitié !
- Si tu as un ami qui souffre, sois un asile pour sa souffrance.
- Méfiez-vous de tous ceux en qui l’instinct de punir est puissant.
- Jamais encore la vérité ne s’est accrochée au bras d’un intransigeant.
- Il est difficile de vivre avec des humains parce qu’il est difficile de se taire.
- Celui qui loue fait semblant de rendre, mais, en vérité, il veut qu’on lui donne.
- Votre mauvais amour pour vous-même fait pour vous de la solitude une prison.
- Créer, voilà la grande délivrance de la souffrance, voilà ce qui rend la vie légère.
- Il faut retenir son cœur, car si on le laissait aller, combien vite, alors, on perdrait la tête.
- Il fait de ses faiblesses une force. Ce qui ne le tue pas le rend plus fort. Il est le surhomme.
- L’homme est une corde tendue entre l’animal et le surhumain, une corde au-dessus d’un abîme.
- Je vous enseigne le surhumain. L’homme n’existe que pour être dépassé. Qu’avez-vous fait pour le dépasser ?
- L’État est le plus froid des monstres froids. Il ment froidement ; et voici le mensonge qui s’échappe de sa bouche : Moi l’État, je suis le peuple.
- Apprendre à détourner les yeux de soi-même pour voir beaucoup de choses, cette dureté est nécessaire à tous ceux qui gravissent des montagnes.
- Ce qui est grand dans l’homme, c’est qu’il est un pont et non un but : ce que l’on peut aimer dans l’homme, c’est qu’il est une transition et qu’il est un déclin.
- Rien de bon n’est jamais sorti des reflets de l’esprit se mirant en lui-même. Ce n’est que depuis que l’on s’efforce de se renseigner sur tous les phénomènes de l’esprit en prenant le corps pour fil conducteur, que l’on commence à progresser.
- Les convictions sont des prisons.
- Les convictions sont peut-être des ennemis plus dangereux de la vérité que les mensonges.
- J’appelle dépravé tout animal, toute espèce, tout individu qui perd ses instincts, qui choisit, qui préfère ce qui lui fait mal.
- La vie est, à mes yeux, instinct de croissance, de durée, d’accumulation de forces, de puissance : là où la volonté de puissance fait défaut, il y a déclin.
- Le bouddhisme est cent fois plus réaliste que le christianisme, il a dans le sang l’habitude acquise de poser les problèmes froidement et objectivement, il vient après un mouvement philosophique qui a duré des centaines d’années.
- La nature et l’histoire sont foncièrement immorales.
- Nos devoirs, ce sont les droits que les autres ont sur nous.
- Plus nous nous élevons et plus nous paraissons petits à ceux qui ne savent pas voler.
- Les passions deviennent mauvaises et perfides losrqu’elles sont considérées avec méchanceté et perfidie.
- Le droit des autres est une concession faite par notre sentiment de puissance au sentiment de puissance de ces autres.
- Puisse chacun avoir la chance de trouver justement la conception de la vie qui lui permet de réaliser son maximum de bonheur.
- Ce que nous faisons dans notre intérêt ne doit nous rapporter aucun compliment d’ordre moral, ni de la part des autres, ni de la nôtre.
- Le serpent qui ne peut changer de peau, meurt. Il en va de même des esprits que l’on empêche de changer d’opinion : ils cessent d’être esprit.
- Le défaut le plus répandu de notre type de formation et d’éducation : personne n’apprend, personne n’aspire, personne n’enseigne… à supporter la solitude. (Aurore., 1881)
- Il faut avoir besoin d’esprit pour arriver à avoir de l’esprit.
- Appris à l’école de guerre de la vie : ce qui ne me tue pas me fortifie.
- Sans la musique, la vie serait une erreur, une besogne éreintante, un exil.
- L’architecture est une sorte d’oratoire de la puissance au moyen de formes.
- Il peut se permettre le luxe du scepticisme celui qui possède une foi profonde.
- Même le plus courageux d’entre nous a rarement le courage d’assumer tout ce qu’il sait.
- La morale n’est qu’une interprétation ou plus exactement une fausse interprétation de certains phénomènes.
- Il est bien des choses que je veux une fois pour toutes, ne point savoir. La sagesse fixe des limites même à la connaissance.
- En se mariant, posez-vous cette question : croyez-vous que vous pourrez converser bien avec cette personne dans votre vieil âge ?
- Le ver se recroqueville quand on marche dessus. C’est plein de sagesse. Par là il amoindrit la chance de se faire de nouveau marcher dessus. Dans le langage de la morale : l’humilité.
- On sait ce que j’exige du philosophe : de se placer par-delà le bien et le mal, de placer au-dessous de lui l’illusion du jugement moral. Cette exigence est le résultat d’un examen que j’ai formulé pour la première fois : je suis arrivé à la conclusion qu’il n’y a pas du tout de faits moraux. Le jugement moral a cela en commun avec le jugement religieux de croire à des réalités qui n’en sont pas.
- Ce n’est pas le doute qui rend fou, c’est la certitude.
- Mes années de plus faible vitalité furent celles où je cessai d’être pessimiste.
- Je n’érige pas de nouvelles « idoles » ; que les anciennes apprennent d’abord ce qu’il en coûte d’avoir des pieds d’argile.
- Finalement, personne ne peut tirer des choses, y compris des livres, plus qu’il n’en sait déjà. Ce à quoi l’on a pas accès par une expérience vécue, on n’a pas d’oreilles pour l’entendre.
- Le grand poète ne puise jamais que dans sa propre réalité, jusqu’au point où après coup, il ne peut plus supporter son oeuvre. Chaque fois que j’ai jeté un coup d’oeil dans mon Zarathoustra, je marche dans ma chambre pendant une demi-heure, incapable de maîtriser une insupportable crise de sanglots.
- Je ne connais l’athéisme ni comme un aboutissement, ni, encore moins, comme un événement : chez moi, il se conçoit d’instinct. Je suis trop curieux, trop voué aux questions, trop exubérant, pour me satisfaire d’une réponse grossière, une indélicatesse à l’égard de nous autres penseurs, au fond c’est même une grossière interdiction qui nous est faite : vous ne penserez point.
- S’il est un reproche que l’on puisse faire à l’état de maladie et de faiblesse, c’est que, dans cet état, le véritable instinct de guérison, c’est-à-dire l’instinct de défense et d’attaque qui est en l’homme s’y amollit. On ne sait plus s’affranchir de rien, on ne sait plus venir à bout de rien, on ne sait plus rien rejeter, tout blesse. Hommes et choses se rapprochent avec insistance, les expériences vécues touchent trop profondément, le souvenir est une plaie qui suppure.
- Nul vainqueur ne croit au hasard.
- La moralité est instinct de troupeau dans l’individu.
- Se consoler, c’est savoir accepter les conséquences.
- La moralité, c’est l’instinct du troupeau chez l’individu.
- Que dit ta conscience ? Tu dois devenir celui que tu es.
- Se lasser d’une possession, c’est se lasser de nous-mêmes.
- La musique offre aux passions le moyen de jouir d’elles-mêmes.
- Rire, c’est se réjouir d’un préjudice, mais avec bonne conscience.
- Le poison dont meurt une nature plus faible est un fortifiant pour le fort.
- L’artiste a le pouvoir de réveiller la force d’agir qui sommeille dans d’autres âmes.
- Voilà un envieux : ne lui souhaitez pas d’enfants ; il serait jaloux d’eux parce qu’il ne peut plus avoir leur âge.
- Celui qui se sait profond s’efforce d’être clair ; celui qui voudrait sembler profond à la foule s’efforce d’être obscur.
- La manière la plus perfide de nuire à une cause se compose le défendre délibérément avec des arguments défectueux.
- Être profond et sembler profond. Celui qui se sait profond s’efforce d’être clair ; celui qui voudrait sembler profond à la foule s’efforce d’être obscur.
- Un penseur voit ses propres actions comme expériences et questions — en tant que tentatives de découvrir quelque chose. Le succès et l’échec sont pour lui des réponses surtout.
- Ce qu’autrui sait de nous. Ce que nous savons de nous-mêmes et avons en mémoire n’est pas aussi décisif qu’on le croit pour le bonheur de notre vie. Un beau jour s’abat sur nous ce qu’autrui sait (ou croit savoir) de nous -et l’on s’avise alors que c’est cela qui est le plus puissant. On vient plus facilement à bout de sa mauvaise conscience que de sa mauvaise réputation.
- Nous avons besoin d’une critique des valeurs morales, il faut commencer par mettre en question la valeur même de ces valeurs.
- Il est possible de vivre sans se souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l’animal, mais il est impossible de vivre sans oublier.
- On en conclura immédiatement que nul bonheur, nulle sérénité, nulle espérance, nulle fierté, nulle jouissance de l’instant présent ne pourrait exister sans faculté d’oubli.
- On a pas hésité à donner à l’homme « bon » une valeur supérieure dans le sens du progrès, de l’utilité, de la prospérité de l’homme. Et si le contraire était vrai ? Et s’il y avait chez le « bon » aussi un symptôme de régression qui permettrait au présent de vivre en quelque sorte aux dépens de l’avenir ? De sorte que la morale serait responsable du fait que le type homme n’a jamais atteint le plus haut degré de puissance et de splendeur ?
- La jalousie qui se tait s’accroît dans le silence.
- Qui vit de combattre un ennemi a tout intérêt de le laisser en vie.
- La croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce qu’on croit.
- Qu’est-ce que le génie ? Avoir un but élevé et vouloir les moyens d’y parvenir.
- La plupart des hommes sont bien trop occupés d’eux-mêmes pour être méchants.
- Les unions qui sont conclues par amour ont l’erreur pour père et la nécessité pour mère.
- L’amitié naît lorsqu’on a pour l’autre une estime supérieure à celle qu’on a pour soi-même.
- On oublie sa faute quand on l’a confessé à un autre, mais d’ordinaire, l’autre ne l’oublie pas.
- Bien des gens sont obstinés en ce qui touche la voie une fois prise, peu en ce qui touche le but.
- La souffrance d’autrui est chose qui doit s’apprendre : et jamais elle ne peut être apprise pleinement.
- Notre caractère est déterminé par l’absence de certaines expériences plus encore que par celles que l’on fait.
- La flamme n’est pas aussi lumineuse pour elle-même que pour les autres qu’elle éclaire ; de même aussi le sage.
- Il n’y a pas assez d’amour et de bonté dans le monde pour qu’il soit permis d’en prodiguer à des êtres imaginaires.
- Une des erreurs de logique les plus ordinaires est celle-ci : quelqu’un est envers nous véridique et sincère, donc il dit la vérité.
- Les gens qui nous ont donné leur confiance complète croient qu’ils ont un droit au nôtre. L’inférence est fausse, un cadeau confère aucun droit.
- Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée pour lui-même est un esclave, qu’il soit d’ailleurs ce qu’il veut : politique, marchand, fonctionnaire, érudit.
- Accepter d’autrui qu’il subvienne à des besoins nombreux et même superflus, et aussi parfaitement que possible, finit par vous réduire à un état de dépendance.
- Celui qui nie sa propre vanité la possède généralement sous une forme si brutale qu’il ferme instinctivement les yeux devant elle pour ne pas avoir à se mépriser.
- Qu’est-ce donc que l’amour, si ce n’est de se comprendre et de se réjouir en voyant quelqu’un d’autre vivre, agir et sentir différemment de nous, parfois même à l’opposé ?
- Le demi-savoir triomphe plus facilement que le savoir complet : il conçoit les choses plus simples qu’elles ne sont, et en forme par suite une idée plus saisissable et plus convaincante.
- À trop admirer les vertus des autres on peut perdre le sens des siennes propres tant et si bien qu’en ne les exerçant plus, on les oublie complètement sans recevoir pour autant celles des autres en compensation.
- Plus l’esprit devient joyeux et sûr de lui-même, plus l’homme désapprend le rire bruyant ; en revanche il est pris sans cesse d’un sourire plus intellectuel, signe de son étonnement devant les innombrables charmes cachés de cette bonne existence.
- Ne peut-on retourner toutes les valeurs ? Et le bien ne serait-il pas le mal ? Et Dieu une pure et simple invention, une astuce du Diable ? Ne se peut-il pas qu’en dernière instance tout soit faux ? Et si nous sommes trompés, ne sommes-nous pas aussi par là même trompeurs ? Ne sommes-nous pas dans la nécessité d’être trompeurs ?
- En réalité, il n’existe pas ni parenté, ni amitié, ni même hostilité entre la religion et la vraie science : elles vivent sur des planètes différentes. Toute philosophie qui laisse une queue de comète religieuse s’allumer dans l’obscurité de ses perspectives ultimes donne à suspecter toute la part d’elle-même qu’elle présente comme science : tout cela aussi, on s’en doute, est de la religion, quoique parée des pompes de la science.
- Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu’elles le sont.
- Le langage est-il l’expression adéquate de toutes les réalités ?
- La vie a besoin d’illusions, c’est-à-dire de non-vérités tenues pour des vérités.
- Parler beaucoup de soi est un moyen de se dissimuler.
- Ce n’est pas le moindre charme d’une théorie que d’être réfutable.
- Quand la paix règne, l’homme belliqueux se fait la guerre à lui-même.
- Ce que l’on fait par amour s’accomplit toujours par-delà le bien et le mal.
- Quand on veut dresser sa conscience, elle vous embrasse, en vous mordant.
- Les poètes manquent de pudeur à l’égard de leurs aventures : ils les exploitent.
- Ce n’est pas l’intensité, c’est la durée d’un grand sentiment qui fait l’homme supérieur.
- La vie n’est désormais plus conçue par la morale : elle veut l’illusion, elle vit d’illusion…
- On commence à se méfier des personnes très avisées dès qu’elles sont embarrassées.
- Plus abstraite est la vérité que tu veux enseigner, plus tu dois en sa faveur séduire les sens.
- J’ai été bouleversé, non de ce que tu m’aies menti, mais de ce que je ne puisse plus te croire.
- La maturité de l’homme, c’est d’avoir retrouvé le sérieux qu’on avait au jeu quand on était enfant.
- On peut bien mentir de la bouche. Mais la tête que l’on fait pendant ce temps dit tout de même la vérité.
- Il n’y a pas de phénomènes moraux du tout, mais seulement une interprétation morale des phénomènes.
- Il est effroyable de mourir de soif en mer. Vous faut-il saler à ce point votre vérité qu’elle n’étanche même plus la soif.
- Avoir honte de son immoralité, c’est un premier degré de l’échelle ; arrivé en haut, on aura honte aussi de sa propre moralité.
- Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même. Or, quand ton regard pénètre longtemps au fond d’un abîme, l’abîme, lui aussi, pénètre en toi.
- Signes de noblesse : ne jamais songer à rabaisser nos devoirs à être des devoirs pour tout le monde ; ne pas vouloir renoncer à sa propre responsabilité, ne pas vouloir la partager ; compter ses privilèges et leur exercice au nombre de nos devoirs.
- Tout esprit profond a besoin d’un masque. Je dirai plus encore : autour de tout esprit profond, grandit et se développe sans cesse un masque, grâce à l’interprétation toujours fausse, c’est-à-dire plate, de chacune de ses paroles, de chacune de ses démarches, du moindre signe de vie qu’il donne.
- Ce fameux intellect ne remplit aucune mission au-delà de l’humaine vie. Il n’est qu’humain, et seul son possesseur et producteur le considère avec pathos comme s’il renfermait le pivot du monde.
- De même que tout portefaix aspire à son admirateur, de même l’homme le plus fier, le philosophe, croit-il avoir de tous côtés les yeux de l’univers braqués comme des télescopes sur son action et sa pensée.
- Les différentes langues, posées les unes à côté des autres, montrent qu’en matière de mots ce n’est jamais de la vérité, jamais de l’expression adéquate qu’il retourne : autrement il n’y aurait pas autant de langues.
- C’est chez l’homme que cet art du travestissement atteint son sommet : illusion, flagornerie, mensonge et tromperie, commérage, parade, éclat d’emprunt, masques, convention hypocrite, comédie donnée aux autres et à soi-même, bref le sempiternel voltigement autour de cette flamme unique : la vanité.
- Au détour de quelque coin de l’univers inondé des feux d’innombrables systèmes solaires, il y eut un jour une planète sur laquelle des animaux intelligents inventèrent la connaissance. Ce fut la minute la plus orgueilleuse et la plus mensongère de l’« histoire universelle », mais ce ne fut cependant qu’une minute. Après quelques soupirs de la nature, la planète se congela et les animaux intelligents n’eurent plus qu’à mourir. Telle est la fable qu’on pourrait inventer, sans parvenir à mettre suffisamment en lumière l’aspect lamentable, flou et fugitif, l’aspect vain et arbitraire de cette exception que constitue l’intellect humain au sein de la nature. Des éternités ont passé d’où il était absent ; et s’il disparaît à nouveau, il ne se sera rien passé.
- Connaître, c’est comprendre toute chose au mieux de nos intérêts.
- Ce qui découle du pessimisme, c’est la doctrine de l’absurdité de l’existence.
- Ne sais-tu pas que dans chacune de tes actions, l’histoire entière du devenir se répète en abrégé ?
- Ne pas confondre : les comédiens périssent faute d’être loués, les hommes vrais faute d’être aimés.
- Ce qui se paie n’a guère de valeur ; voilà la croyance que je cracherai au visage des esprits mercantiles.
- Être vrai, peu le peuvent !
- Seul celui qui agit apprend.
- Nul ne ment autant qu’un homme indigné.
- L’auteur doit céder la parole à son oeuvre.
- Le royaume des cieux est un état du cœur.
- Le défaut de volonté est le vice irréparable.
- Toute forme d’absolu relève de la pathologie.
- L’amour est aveugle ; l’amitié ferme les yeux.
- Ce qui ne nous anéanti pas, nous rend plus fort.
- Quand on a la foi, on peut se passer de la vérité.
- Qui trop combat le dragon devient dragon lui-même.
- Le mariage, c’est la volonté à deux de créer l’unique.
- Celui qui ne peut s’obéir à lui-même sera commandé.
- La meilleure arme contre un ennemi est un autre ennemi.
- Il n’y a aucun fait éternel, car il n’y a aucune vérité absolue.
- Beaucoup parler de soi peut aussi être un moyen de se cacher.
- La mère de la débauche n’est pas la joie mais l’absence de joie.
- Notre prochain, ce n’est pas notre voisin, c’est le voisin du voisin.
- Ce qu’il y a de meilleur dans les religions, ce sont leurs hérétiques.
- Féconder le passé en engendrant l’avenir, tel est le sens du présent.
- La bouche peut mentir, mais sa grimace alors dit cependant la vérité.
- Ce qui m’importe, c’est l’éternelle vivacité et non pas la vie éternelle.
- Une oeuvre d’art n’est lisible que par approfondissements successifs.
- Nos plus grandes expériences sont nos moments de plus grande paix.
- Il faut avoir une grande musique en soi si l’on veut faire chanter la vie.
- Seuls ceux qui ont la mémoire longue sont capables de penser l’avenir.
- L’ami doit être passé maître dans l’art de deviner et dans l’art de se taire.
- À lutter avec les mêmes armes que ton ennemi, tu deviendras comme lui.
- L’espoir est le pire des maux puisqu’il prolonge les tourments des hommes.
- L’individu bien conforme est taillé d’un bois à la fois dur, tendre et parfumé.
- Celui qui ne veut agir et parler qu’avec justesse finit par ne rien faire du tout.
- Dans la véritable conscience du savoir, il n’y a ni grandes, ni petites choses.
- Le plus dangereux ennemi que tu puisses rencontrer sera toujours toi-même.
- Ce qui importe, ce n’est pas tellement ce qui est vrai, mais ce qui aide à vivre.
- Il faut commencer par éprouver du respect pour soi-même : tout le reste suivra.
- Ne se décider que lentement et s’en tenir, de façon absolue, à ce qu’on a décidé.
- Des passions naissent les opinions ; la paresse les fait cristalliser en convictions.
- La vanité d’autrui n’offense notre goût que lorsqu’elle choque notre propre vanité.
- Il y a tant de choses entre le ciel et la terre que les poètes sont seuls à avoir rêvé.
- La demande d’être aimé est la plus grande de toutes les présomptions arrogantes.
- Dans le domaine de la connaissance, la cécité n’est pas une faute mais une lâcheté.
- L’homme a besoin de ce qu’il y a de pire en lui s’il veut parvenir à ce qu’il a de meilleur.
- On peut promettre des actions, mais non des sentiments, car ceux-ci sont involontaires.
- Un seul homme sans joie suffit pour créer dans toute une maison une humeur chagrine.
- Le plus grand progrès qu’aient fait les hommes consiste à avoir appris à raisonner juste.
- Nos défauts sont les yeux avec lesquels nous voyons l’idéal. (Le Voyageur et son ombre)
- Tout le monde croit que le fruit est l’essentiel de l’arbre quand, en réalité, c’est la graine.
- La terre a une peau et cette peau a des maladies ; une de ces maladies s’appelle l’homme.
- Les expériences « ratées » font tout autant part du processus que celles qui « réussissent ».
- Que d’hommes se pressent vers la lumière non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller.
- Il y a toujours un peu de folie dans l’amour. Mais il y a toujours un peu de raison dans la folie.
- L’effort des philosophes tend à comprendre ce que les contemporains se contentent de vivre.
- Ce que nous faisons le mieux, notre vanité voudrait que cela passât pour être le plus difficile.
- L’amour d’un seul être est une chose barbare, car il s’exerce au détriment de tous les autres.
- Tu vois les hautes tours s’élever au-dessus des maisons seulement quand tu as quitté la ville.
- Ce n’est pas un manque d’amour, mais un manque d’amitié qui rend les mariages malheureux.
- Celui qui a un pourquoi qui lui tient lieu de but, de finalité, peut vivre avec n’importe quel comment.
- Entre amis, il est si beau que le silence est d’or, mais le rire bon et frais l’est beaucoup plus encore.
- Il n’y a pas de partie de vie qui ne contienne de leçon. Si tu es en vie, il y a des leçons à apprendre.
- La culture, c’est avant tout une unité de style qui se manifeste dans toutes les activités d’une nation.
- Si nous nous trouvons tellement à l’aise dans la pleine nature, c’est qu’elle n’a pas d’opinion sur nous.
- On ment bien de la bouche, mais avec la gueule qu’on fait en même temps, on dit la vérité quand même.
- Ce qui me bouleverse, ce n’est pas que tu m’aies menti, c’est que désormais, je ne pourrai plus te croire.
- Limites de notre ouïe, on n’entend que les questions auxquelles on est en mesure de trouver une réponse.
- L’injustice ne se trouve jamais dans les droits inégaux, elle se trouve dans la prétention à des droits égaux.
- Tu dois devenir l’homme que tu es. Fais ce que toi seul peux faire. Sois le maître et le sculpteur de toi-même.
- Parfois, les gens ne veulent pas entendre la vérité, parce qu’ils ne veulent pas que leurs illusions se détruisent.
- Une fois la décision prise, il fait fermer l’oreille aux meilleures objections : c’est là le signe d’un caractère ferme.
- On veut la liberté aussi longtemps qu’on n’a pas la puissance ; mais si on a la puissance, on veut la suprématie.
- Aussi longtemps qu’on te louera, crois bien toujours que tu n’es pas encore sur ta voie, mais sur celle d’un autre.
- La façon la plus perfide de nuire à une cause, c’est de la défendre, intentionnellement avec de mauvaises raisons.
- Il est vain de peser sans cesse le pour et le contre ; se tromper de temps à autre fait partie de la condition humaine.
- Une âme délicate est gênée de savoir qu’on lui doit des remerciements, une âme grossière, de savoir qu’elle en doit.
- Qu’est-ce qui rend héroïque ? Aller en même temps au-devant de sa plus grande douleur et de son plus grand espoir.
- L’amour est l’état dans lequel les hommes ont les plus grandes chances de voir les choses telles qu’elles ne sont pas.
- La folie est quelque chose de rare chez l’individu ; elle est la règle pour les groupes, les partis, les peuples, les époques.
- Le luxe est une forme de triomphe permanent sur tous ceux qui sont pauvres, arriérés, impuissants, malades, inassouvis.
- La souffrance cherche toujours sa cause alors que le plaisir incline à s’en tenir à lui-même et à ne pas regarder en arrière.
- Dans la vie de famille, l’amour est l’huile qui facilite la friction, le ciment qui rapproche et la musique qui apporte l’harmonie.
- L’homme qui ne trouve pas les chemins de son propre idéal vit d’une vie plus frivole et plus impudente que l’homme sans idéal.
- On se trompera rarement si l’on ramène les actions extrêmes à la vanité, les médiocres à l’habitude et les mesquines à la peur.
- La connaissance tue l’action, pour agir il faut que les yeux se voilent d’un bandeau d’illusion. (La Naissance de la tragédie, 1873)
- Souvent les gens ne veulent pas voir, entendre et parler de la vérité parce qu’ils ne veulent pas que leurs illusions soient détruites.
- Celui qu’entoure la flamme de la jalousie, celui-là en fin de compte, pareil au scorpion, tourne contre lui-même son dard empoisonné.
- Un concept est une invention à laquelle rien ne correspond exactement, mais à laquelle nombre de choses ressemblent. (Posthumes)
- Mourir de soif en pleine mer est affreux. Pourquoi mettre tant de sel dans votre vérité qu’elle ne soit même plus bonne à étancher la soif.
- La croyance que rien ne change provient soit d’une mauvaise vue, soit d’une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat.
- Nous refusons souvent d’accepter une idée simplement parce que le ton de la voix dans laquelle elle a été exprimée nous est antipathique.
- La colère, comme toutes les passions, est d’abord un état du corps. Celui-ci est interprété ensuite. Plus tard, l’interprétation provoque l’état.
- L’art, et rien que l’art ! C’est lui qui nous permet de vivre, qui nous persuade de vivre, qui nous stimule à vivre. L’art a plus de valeur que la vérité.
- Les prétendus paradoxes de l’auteur dont se choque un lecteur ne sont souvent pas du tout dans le livre de l’auteur, mais dans la tête du lecteur.
- Une leçon te sera présentée sous diverses formes, jusqu’à ce que tu l’apprennes. Quand tu l’auras apprise, tu pourras passer à la leçon suivante.
- La charité du sage le pousse parfois à paraître ému, fâché, réjoui, pour ne pas blesser son entourage par la froideur et la lucidité de sa vraie nature.
- Tous les grands hommes sont de grands travailleurs, infatigables non seulement à inventer, mais encore à rejeter, passer au crible, modifier, arranger.
- La conscience est la dernière et la plus tardive évolution de la vie organique, et par conséquent ce qu’il y a de moins accompli et de plus fragile en elle.
- Le plus sûr moyen de corrompre un jeune est de lui enseigner à tenir en plus haute estime ceux qui pensent pareil, que ceux qui pensent différemment.
- On se casse rarement la jambe tant qu’on grimpe péniblement dans la vie, mais bien quand on commence à prendre ses aises et choisir les chemins faciles.
- Il faut, en vue de la connaissance, savoir utiliser ce courant intérieur qui nous porte vers une chose, et à son tour, celui qui, après un temps, nous en éloigne.
- On commence à deviner ce que vaut quelqu’un quand son talent faiblit, quand il cesse de montrer ce qu’il peut. Le talent peut être un ornement, et l’ornement une cachette.
- Un penseur voit ses propres actions comme des expériences et ses questions comme des tentatives de trouver quelque chose. Le succès et l’échec sont pour lui des réponses avant tout.
- Les autres sont essentiellement des miroirs de toi-même. Tu ne peux aimer ou détester quelque chose chez autrui que si ce quelque chose reflète une chose que tu aimes ou détestes en toi.
- Les insectes piquent, non par méchanceté, mais parce que, eux aussi, veulent vivre ; il en est de même des critiques ; ils veulent notre sang et non pas notre douleur. (Le Voyageur et son ombre)
- Les hommes aux pensées profondes, dans leurs rapports avec les autres hommes, ont toujours l’impression d’être des comédiens, parce qu’ils sont forcés, pour être compris, de simuler une superficie.
- La conscience est un simple accident de la représentation, et non son attribut essentiel, et ce que nous appelons conscience, loin de constituer notre monde intérieur, ne représente qu’un cas particulier, peut-être maladif.
- Il est des natures rares qui aiment mieux périr que travailler sans joie : ces hommes sont minutieux et difficiles à satisfaire, ils ne se contentent pas d’un gain abondant, lorsque le travail n’est pas lui-même le gain de tous les gains.
- Il est plus commode d’obéir à sa conscience qu’à sa raison : car, à chaque insuccès, la conscience trouve en elle-même une excuse et une consolation. C’est pourquoi il y a encore tant de gens consciencieux et si peu de gens raisonnables.
- L’importance du langage dans le développement de la civilisation réside en ce que l’homme y a situé à côté de l’autre, un monde à lui, un lieu qu’il estimait assez solide pour, s’y appuyant, sortir le reste du monde de ses gongs et s’en rendre maître.
- Le chemin le plus court n’est pas le plus droit, mais celui sur lequel le vent le plus favorable gonfle notre voile : c’est ce qu’enseignent les règles de la navigation. Ne pas leur obéir, c’est être obstiné : la fermeté de caractère est ici gâtée par la bêtise.
- La première opinion qui nous arrive quand on nous interroge à l’improviste sur une chose n’est d’ordinaire pas la nôtre, mais seulement l’opinion courante, qui tient à notre caste, notre situation, notre origine ; les opinions propres flottent rarement à la surface.
1) Citations de Nietzsche : Ainsi parlait Zarathoustra, 1885
2) Citations de Nietzsche : L’Antéchrist, 1888
3) Citations de Nietzsche : Aurore, 1881
4) Citations de Nietzsche : Crépuscule des idoles, 1889
5) Citations de Nietzsche : Ecce homo, 1888
6) Citations de Nietzsche : Le Gai savoir, 1882 et 1887
7) Citations de Nietzsche : La Généalogie de la morale, 1887
8) Citations de Nietzsche : Humain, trop humain, 1878
9) Citations de Nietzsche : Le Livre du philosophe, 1870
10) Citations de Nietzsche : Par-delà le Bien et le Mal, 1886
11) Citations de Nietzsche : Vérité et mensonge au sens extra-moral, 1873
12) Citations de Nietzsche : La volonté de puissance, 1888
13) Citations de Nietzsche, sans œuvre de référence
Biographie courte de Friedrich Nietzsche (1844-1900) :
Philosophe allemand, il est né à Röcken en Prusse dans une famille luthérienne. Son père a étudié la théologie à Halle avant de devenir précepteur de la famille royale de Prusse. Il décède des suites d’un accident en 1849. Enfant prodige, Nietzsche démontre très jeune un don pour la musique. À quatorze ans, ses résultats exceptionnels l’envoient au collège élitiste de Pforta. C’est à cette époque qu’il élabore ses premières réflexions sur la philosophie et la religion, qu’il méprise de plus en plus. Pendant ses études, il lit les auteurs grecs comme Sophocle, Eschyle et Platon qui l’influenceront profondément. En 1865, il intègre l’université de Leipzig. Friedrich Nietzsche y lit pour la première fois les livres de Schopenhauer. À 24 ans seulement, il devient professeur de philologie à l’Université de Bâle où il enseigne pendant environ 10 ans. Il y développe sa philosophie dans laquelle il oppose les valeurs traditionalistes religieuses aux valeurs défendues par son « surhomme », un lutteur pour la terre, un être de volonté. Il s’attaque au nihilisme sous-jacent qu’il décèle dans la religion ou la morale. Nietzsche exprime clairement ses idées révolutionnaires dans les livres : Le Gai savoir et L’Antéchrist. À partir de 1879, sa santé déclinante ne lui permet presque plus de travailler. Il sombre peu à peu dans une profonde dépression. Dans les dix dernières années de sa vie, il est plongé dans un état quasi-végétatif suite à un accès de démence. Friedrich Nietzsche s’éteint le 25 août 1900 à Weimar en Allemagne. Son oeuvre est une lutte pour la sauvegarde de l’homme devant le danger de la faiblesse et du nihilisme de la culture occidentale, causé par le christianisme qui détruit la vie en voulant la sauver. Ses écrits ont provoqué un questionnement sur les valeurs morales de la société de son époque.
Œuvres philosophiques de Friedrich Nietzsche :
- Le Drame musical grec, conférence donnée le 18 janvier 1870 à Bâle
- Socrate et la tragédie, conférence donnée le 1er février 1870 à Bâle
- Le Livre du philosophe, 1870
- La Conception dionysiaque du monde, 1870
- Sur l’avenir de nos établissements d’enseignement (conférences)
- La Naissance de la tragédie ou Hellénité et pessimisme, 1872
- Un mot de nouvel An au rédacteur de l’hebdomadaire, 1873
- Cours de rhétorique, trimestre d’hiver 1872 – 1873
- Vérité et mensonge au sens extra-moral, 1873,
- La philosophie à l’époque tragique des Grecs
- Considérations inactuelles :
- I. — David Strauss, l’apôtre et l’écrivain, 1873
- II. — De l’utilité et des inconvénients de l’histoire pour la vie, 1873 (traduction française sur Wikisource)
- III. — Schopenhauer éducateur, 1874
- IV. — Richard Wagner à Bayreuth, 1876
- Humain, trop humain. Un livre pour esprits libres (1878
- Opinions et sentences mêlées
- Le Voyageur et son ombre
- Aurore. Pensées sur les préjugés moraux, 1881
- Le Gai savoir « la gaya scienza », 1882
- Ainsi parlait Zarathoustra, 1885
- Par-delà le bien et le mal, 1886
- Généalogie de la morale. Un écrit polémique, 1887
- Le Crépuscule des idoles, ou comment philosopher à coup de marteau, 1889
- L’Antéchrist. Imprécation contre le christianisme, écrit en 1888, publié en 1895
- La volonté de puissance, 1888
- Ecce Homo. Comment on devient ce que l’on est, 1888
- Le Cas Wagner
- Nietzsche contre Wagner
- Fragments posthumes