215 citations d’Albert CAMUS
- Caligula, 1938
- Carnets 1 à 3, 1935 à 1959
- La Chute, 1957
- La Mort Heureuse, 1971
- La Peste, 1947
- Le mythe de Sisyphe, 1942
- Les Justes, 1949
- L’Été, 1954
- L’Étranger, 1942
- L’homme révolté, 1951
- Noces, 1939
- Discours
- L’envers et l’endroit, 1937
- Fragments d’un combat, 1938-1940
- Lettres à un ami allemand, 1945
- Autres citations
- Citations sans référence
- Biographie d’Albert Camus
- Œuvres d’Albert Camus
- Sujets complémentaires
- Le mensonge n’est jamais innocent.
- On est toujours libre aux dépens de quelqu’un.
- La sécurité et la logique ne vont pas ensemble.
- Aimer un être, c’est accepter de vieillir avec lui.
- C’est si bon de se contredire de temps en temps, cela repose.
- On fait la guerre avec le désespoir de ceux qui ne veulent pas la faire.
- On ne peut aimer celui de ses visages qu’on essaie de masquer en soi.
- Le crime aussi est une solitude, même si on se met à mille pour l’accomplir.
- Un tyran est un homme qui sacrifie des peuples à ses idées ou à son ambition.
- Je viens de comprendre enfin l’utilité du pouvoir : il donne ses chances à l’impossible.
- Gouverner, c’est voler, tout le monde sait ça. Mais il y a la manière. Pour moi je volerai franchement.
- Parce que j’ai envie de vivre et d’être heureux. Je crois qu’on ne peut être ni l’un ni l’autre en poussant l’absurde dans toutes ses conséquences.
- Il me disait que la vie n’est pas facile, mais qu’il y avait la religion, l’art, l’amour qu’on nous porte. Il répétait souvent que faire souffrir était la seule façon de se tromper. Il voulait être un homme juste.
- Perdre la vie est peu de chose et j’aurai ce courage quand il le faudra. Mais voir se dissiper le sens de cette vie, disparaître notre raison d’existence, voilà ce qui est insupportable. On ne peut vivre sans raison.
- Le besoin d’avoir raison, marque d’esprit vulgaire.
- Les doutes, c’est ce que nous avons de plus intime.
- Je ne connais qu’un seul devoir et c’est celui d’aimer.
- Vivre avec ses passions suppose qu’on les a asservies.
- La guerre apprend à tout perdre, et à devenir ce qu’on n’était pas.
- J’ai connu assez de choses pour pouvoir renoncer à presque tout.
- Si l’homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout.
- La démocratie ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité.
- Il y a des défauts qu’on n’avoue jamais, et d’autres qu’il ne coûte rien de se reconnaître.
- La liberté, ce n’est pas l’espoir de l’avenir. C’est le présent et l’accord avec les êtres et le monde, dans le présent.
- On aide plus un être en lui donnant de lui-même une image favorable qu’en le mettant sans cesse en face de ses défauts.
- La plus grande économie qu’on puisse réaliser dans l’ordre de la pensée c’est d’accepter la non-intelligibilité du monde, et de s’occuper de l’homme.
- À trente ans, un homme devrait se tenir en main, savoir le compte exact de ses défauts et de ses qualités, connaître sa limite, prévoir sa défaillance, être ce qu’il est. Et surtout les accepter.
- À trente ans, presque du jour au lendemain, j’ai connu la renommée. Je ne le regrette pas. J’aurais pu en faire plus tard de mauvais rêves. Maintenant, je sais ce que c’est. C’est peu de chose.
- La première chose à apprendre pour un écrivain, c’est l’art de transposer ce qu’il sent dans ce qu’il veut faire sentir. Les premières fois c’est par hasard qu’il réussit. Mais ensuite il faut que le talent vienne remplacer le hasard. Il y a ainsi une part de chance à la racine du génie.
- Nul homme n’est hypocrite dans ses plaisirs.
- Le sens de la vie supprimé, il reste encore la vie.
- Être roi de ses humeurs, c’est le privilège des grands animaux.
- L’homme est ainsi, il a deux faces : il ne peut pas aimer sans s’aimer.
- On appelle vérités premières celles qu’on découvre après toutes les autres, voilà tout.
- La vérité c’est comme la lumière, aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur.
- Non, ce n’était pas l’amour, ni la générosité qui me réveillait lorsque j’étais en danger d’être abandonné, mais seulement le désir d’être aimé et de recevoir ce qui, selon moi, m’était dû.
- Le contraire d’un idéaliste c’est trop souvent un homme sans amour.
- Il faut un minimum d’inintelligence pour parfaire une vie dans le bonheur.
- On ne naît pas fort, faible ou volontaire. On devient fort, on devient lucide.
- On ne vit pas plus ou moins longtemps heureux. On l’est. Un point, c’est tout.
- Il n’y a qu’une chose dont on puisse parler : la justification qu’on apporte à sa vie.
- Il n’avait pas encore détaché son temps d’une carcasse d’habitudes qui lui servaient de points de repère.
- Il savait maintenant que c’était à sa volonté de bonheur de prendre le pas. [.] Il comprenait que c’était au temps qu’il fallait s’accorder, qu’avoir son temps était à la fois la plus magnifique et la plus dangereuse des expériences.
- Seulement il faut du temps pour être heureux. Beaucoup de temps. Le bonheur lui aussi est une longue patience. Et dans presque tous les cas, nous usons notre vie à gagner de l’argent, quand il faudrait, par l’argent, gagner son temps. [.] Avoir de l’argent, c’est avoir du temps. [.] Être ou devenir riche, c’est avoir du temps pour être heureux quand on est digne de l’être.
- La vérité jaillira de l’apparente injustice.
- Il n’y a pas de honte à préférer le bonheur.
- On se fatigue de la pitié quand la pitié est inutile.
- C’est au moment du malheur qu’on s’habitue à la vérité.
- L’habitude du désespoir est pire que le désespoir lui-même.
- Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.
- Il vient toujours une heure dans l’histoire où celui qui ose dire que deux et deux font quatre est puni de mort. L’instituteur le sait bien.
- Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n’est pas éclairée.
- Quand une guerre éclate, les gens disent : « Ça ne durera pas, c’est trop bête. » Et sans doute une guerre est certainement trop bête, mais cela ne l’empêche pas de durer. La bêtise insiste toujours, on s’en apercevrait si l’on ne pensait pas toujours à soi.
- Créer, c’est vivre deux fois.
- L’intégrité n’a pas besoin de règles.
- Comprendre c’est avant tout unifier.
- Une seule certitude suffit à celui qui cherche.
- Une attitude saine comprend aussi des défauts.
- Créer, c’est aussi donner une forme à son destin.
- Un exemple n’est pas forcément un exemple à suivre.
- Le chemin importe peu, la volonté d’arriver suffit à tout
- L’absurde, c’est la raison lucide qui constate ses limites.
- Nous finissons toujours par avoir le visage de nos vérités.
- C’est déjà vendre son âme que de ne pas savoir la réjouir.
- Pourquoi faudrait-il aimer rarement pour aimer beaucoup ?
- Plus la vie est exaltante et plus absurde est l’idée de la perdre.
- Et c’est bien là le génie : l’intelligence qui connaît ses frontières.
- Comprendre le monde pour un homme, c’est le réduire à l’humain.
- Il n’est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir.
- Penser, c’est réapprendre à voir, à être attentif, c’est diriger sa conscience.
- Ne pas croire au sens profond des choses, c’est le propre de l’homme absurde.
- Il n’y a d’amour généreux que celui qui se sait en même temps passager et singulier.
- L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde.
- Un homme est toujours la proie de ses vérités. Une fois qu’il les a admises, il ne peut plus s’en libérer.
- Se tuer, dans un sens, et comme au mélodrame, c’est avouer. C’est avouer qu’on est dépassé par la vie ou qu’on ne la comprend pas.
- Mais ce qui est absurde, c’est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l’appel résonne au plus profond de l’homme.
- L’œuvre d’art naît du renoncement de l’intelligence à raisonner le concret. Elle marque le triomphe du charnel. C’est la pensée lucide qui la provoque, mais dans cet acte même elle se renonce.
- Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie.
- Point d’amour sans un peu d’innocence.
- L’honneur est la dernière richesse du pauvre.
- Tout le monde ment ; bien mentir, voilà ce qu’il faut.
- Il est plus facile de mourir de ses contradictions que de les vivre.
- C’est cela l’amour, tout donner, tout sacrifier sans espoir de retour.
- On commence par vouloir la justice et on finit par organiser une police.
- La liberté est un bagne aussi longtemps qu’un seul homme est asservi sur la terre.
- Aucune promesse ne vaut pour l’homme s’il n’a conscience qu’il accomplit déjà cette promesse.
- J’ai compris qu’il ne suffisait pas de dénoncer l’injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre.
- Il y a trop de sang, trop de dure violence. Ceux qui aiment vraiment la justice n’ont pas droit à l’amour.
- Je me révolte, donc je suis.
- Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible.
- Il y a seulement de la malchance à n’être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer.
- Un écrivain écrit en grande partie pour être lu (ceux qui disent le contraire, admirons-les, mais ne les croyons pas.
- L’absurdité est surtout le divorce de l’homme et du monde.
- La vie est souvent injuste, mais nous ne pouvons pas laisser cette injustice nous abattre.
- Tout refus de communiquer est une tentative de communication ; tout geste d’indifférence ou d’hostilité est appel déguisé.
- Mentir, ce n’est pas seulement dire ce qui n’est pas. C’est aussi et surtout, dire plus que ce qui est, et en ce qui concerne le cœur humain, dire plus qu’on ne sent.
- Parler de ses peines, c’est déjà se consoler.
- La fin justifie les moyens. Mais qu’est-ce qui justifiera la fin ?
- L’homme est la seule créature qui refuse d’être ce qu’elle est.
- La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent.
- Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme.
- Aucun être, même le plus aimé, et qui nous le rende le mieux, n’est jamais en notre possession.
- Ce n’est pas la révolte en elle-même qui est noble, mais ce qu’elle exige, même si ce qu’elle obtient est encore ignoble.
- Le dialogue, relation des personnes, a été remplacé par la propagande ou la polémique, qui sont deux sortes de monologue.
- Le seul moyen d’affronter un monde sans liberté est de devenir si absolument libre qu’on fasse de sa propre existence un acte de révolte.
- Au fond des prisons, le rêve est sans limites, la réalité ne freine rien. L’intelligence dans les chaînes perd en lucidité ce qu’elle gagne en fureur.
- Nous préparons, ce jour, la renaissance où la civilisation mettra au centre de sa réflexion, cette vertu vivante qui fonde la dignité de l’homme et du monde.
- Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n’est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu’au bout de leur destin.
- Tout homme est un criminel qui s’ignore. Le criminel objectif est celui qui, justement, croyait être innocent. Son action, il la jugeait subjectivement inoffensive, ou même favorable à l’avenir de la justice.
- La logique du révolté est de vouloir servir la justice pour ne pas ajouter à l’injustice de la condition, de s’efforcer au langage clair pour ne pas épaissir le mensonge universel et de parier, face à la douleur des hommes, pour le bonheur.
- Ce n’est pas la souffrance de l’enfant qui est révoltante en elle-même, mais le fait que cette souffrance ne soit pas justifiée. Après tout, la douleur, l’exil, la claustration, sont quelquefois acceptés quand la médecine ou le bon sens nous en persuadent. Aux yeux du révolté, ce qui manque à la douleur du monde, comme aux instants de son bonheur, c’est un principe d’explication.
- Vivre, c’est ne pas se résigner.
- Bien pauvres sont ceux qui ont besoin de mythes.
- Il n’y a pas tellement de vérités dont le coeur soit assuré.
- Il n’est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume.
- Il faut savoir se prêter au rêve lorsque le rêve se prête à nous.
- Il y a un temps pour vivre et un temps pour témoigner de vivre.
- L’espoir, au contraire de ce que l’on croit, équivaut à la résignation.
- Et il est vrai qu’une certaine intensité de vie ne va pas sans injustice.
- Rien n’est plus vain que de mourir pour un amour. C’est vivre qu’il faudrait.
- Ce n’est pas si facile de devenir ce qu’on est, de retrouver sa mesure profonde.
- Car pour un homme, prendre conscience de son présent, c’est ne plus rien attendre.
- Qu’est-ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène ?
- On appelle surhumaine les tâches que les hommes mettent longtemps à accomplir, c’est tout.
- Car les mythes sont à la religion ce que la poésie est à la vérité, des masques ridicules posés sur la passion de vivre.
- Car s’il y a un péché contre la vie, ce n’est peut-être pas tant d’en désespérer que d’espérer une autre vie, et se dérober à l’implacable grandeur de celle-ci.
- On vit avec quelques idées familières. Deux ou trois. Au hasard des mondes et des hommes rencontrés, on les polit, on les transforme. Il faut dix ans pour avoir une idée bien à soi – dont on puisse parler.
- La valeur la plus calomniée aujourd’hui est certainement la valeur de liberté. ~ (Discours de Suède, 1958)
- Chaque génération se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. ~ (Discours de réception du prix Nobel de littérature, 1957)
- Il n’y a pas d’évolution possible dans une Société totalitaire. La terreur n’évolue pas, sinon vers le pire, l’échafaud ne se libéralise pas, la potence n’est pas tolérante. Nulle part au monde on n’a pu voir un parti ou un homme disposant du pouvoir absolu ne pas en user absolument. ~ (Le discours prononcé le 15 mars 1957 à Paris)
- Et celui qui, souvent, a choisi son destin d’artiste parce qu’il se sentait différent, apprend bien vite qu’il ne nourrira son art, et sa différence, qu’en avouant sa ressemblance avec tous. L’artiste se forge dans cet aller-retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher. C’est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s’obligent à comprendre au lieu de juger. ~ (Discours de réception du prix Nobel de littérature, 1957)
- La vie est courte et c’est péché de perdre son temps.
- Il faut mettre ses principes dans les grandes choses, aux petites la miséricorde suffit.
- Il n’y a pas de limites pour aimer, et que m’importe de mal étreindre si je peux tout embrasser.
- Un honnête homme qui se trompe répare sa faute.
- Tout ou rien, c’est la seule formule qui satisfasse l’innocence.
- L’amitié n’est pas une simple formule, c’est le devoir d’assistance dans la peine.
- L’héroïsme est peu de choses, le bonheur est plus difficile.
- L’homme est cette force qui finit toujours par balancer les tyrans et les dieux.
- Nous pensions que le bonheur est la plus grande des conquêtes, celle qu’on fait contre le destin qui nous est imposé.
- Le vrai désespoir ne naît pas devant une adversité obstinée, ni dans l’épuisement d’une lutte inégale. Il vient de ce qu’on ne connaît plus ses raisons de lutter et si, justement, il faut lutter.
- Je n’ai jamais cru au pouvoir de la vérité par elle-même. Mais c’est déjà beaucoup de savoir qu’à énergie égale, la vérité l’emporte sur le mensonge. C’est à ce difficile équilibre que nous sommes parvenus.
- J’ai choisi la justice, pour rester fidèle à la terre. Je continue à croire que ce monde n’a pas de sens supérieur. Mais je sais que quelque chose en lui a du sens, et c’est l’homme, parce qu’il est le seul être à exiger d’en avoir.
- La méfiance engendre la méfiance. ~ (Combat, 1945)
- On aime mieux à mesure qu’on a vécu. ~ (Correspondance, 1946-1959)
- Le devoir est auprès de ceux qu’on aime. ~ (L’État de siège, 1948)
- Les hommes ne savent jamais comment il faut aimer. ~ (Le malentendu, Pièce, 1944)
- Mieux vaut souffrir certaines injustices que les commettre. ~ (Actuelles III, Chroniques, 1939-1958)
- Une législation trop sévère va à l’encontre de son propre but. ~ (Réflexions sur la peine capitale, 1957)
- Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude. ~ (Entretien pour la revue « Caliban », 1951)
- Je suis un enfant capricieux, avec tout l’égoïsme de l’enfant, sans en avoir l’innocence. ~ (Les possédés, 1959)
- Mal nommer un objet c’est ajouter au malheur de ce monde, car le mensonge est justement la grande misère humaine, c’est pourquoi la grande tâche humaine correspondante sera de ne pas servir le mensonge. ~ (Sur une philosophie de l’expression)
- La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques. ~ (Actuelles : Sur Hiroshima, Combat, 8 août 1945)
- Il n’y a pas d’ordre sans équilibre et sans accord. Pour l’ordre social, ce sera un équilibre entre le gouvernement et ses gouvernés. Et cet accord doit se faire au nom d’un principe supérieur. Ce principe, pour nous, est la justice. Il n’y a pas d’ordre sans justice et l’ordre idéal des peuples réside dans leur bonheur. Le résultat, c’est qu’on ne peut invoquer la nécessité de l’ordre pour imposer ses volontés. Car on prend ainsi le problème à l’envers. Il ne faut pas seulement exiger l’ordre pour bien gouverner, il faut bien gouverner pour réaliser le seul ordre qui ait du sens. Ce n’est pas l’ordre qui renforce la justice, c’est la justice qui donne sa certitude à l’ordre. ~ (Éditorial du 12 octobre 1944)
- Où il n’y a pas d’espoir, il faut l’inventer.
- La liberté, seule valeur impérissable de l’histoire.
- Vieillir, c’est passer de la passion à la compassion.
- La pensée d’un homme est avant tout sa nostalgie.
- Le sens de la vie est la plus pressante des questions.
- L’absurde est la notion essentielle et la première vérité.
- N’attendez pas le Jugement dernier. Il a lieu tous les jours.
- Je m’efforce de ne pas mépriser ce à quoi je n’ai pas accès.
- Le plus haut des tourments humains est d’être jugé sans loi.
- L’intellectuel est un animal dangereux qui a la trahison facile.
- N’être plus écouté, c’est cela qui est terrible lorsqu’on est vieux.
- Seule la vérité peut affronter l’injustice. La vérité, ou bien l’amour.
- La révolution consiste à aimer un homme qui n’existe pas encore.
- Le bon pouvoir est l’administration saine et prudente de l’injustice.
- Il faut créer le bonheur pour protester contre l’univers du malheur.
- Pour comprendre le monde, il faut se détourner de lui à l’occasion.
- Heureux les cœurs qui peuvent se plier, ils ne seront jamais brisés.
- Vivre en homme libre, c’est refuser d’exercer et de subir la terreur.
- L’art et le monde sont toujours en recherche d’équilibre ou d’opposition.
- Qui aurait besoin de pitié, sinon ceux qui n’ont compassion de personne.
- Ceux qui manquent de courage ont toujours une philosophie pour le justifier.
- De toutes les écoles de patience et de lucidité, la création est la plus efficace.
- Aller jusqu’au bout, ce n’est pas seulement résister, mais aussi se laisser aller.
- L’œuvre d’art permet de mesurer la valeur morale de l’homme qui la compose.
- La rébellion la plus élémentaire exprime, paradoxalement, l’aspiration à un ordre.
- On ne peut pas dissocier la politique de la morale sans produire les barbarismes.
- La grandeur de l’homme réside dans sa décision d’être plus fort que sa condition.
- Qui oserait me condamner dans ce monde sans juge, où personne n’est innocent.
- Tout accomplissement est une servitude. Il oblige à un accomplissement plus haut.
- Le premier besoin de l’homme, son premier droit, son premier devoir, c’est la liberté.
- Ce qu’on appelle raison de vivre est en même temps une excellente raison de mourir.
- Une chandelle ne perd rien de sa flamme quand elle contribue à en allumer une autre.
- Il est toujours aisé d’être logique. Il est presque impossible d’être logique jusqu’au bout.
- La justice, c’est de juger les hommes sur eux-mêmes et non sur leur nom ou leurs idées.
- Ce n’est plus d’être heureux que je souhaite maintenant, mais seulement d’être conscient.
- Le grand courage, c’est encore de tenir les yeux ouverts sur la lumière comme sur la mort.
- Sans travail, la vie devient pourrie. Mais quand le travail est sans âme, la vie étouffe et meurt.
- On ne peut pas vivre pour soi seul ; tôt ou tard, on a besoin d’une aide, d’une épaule, d’un ami.
- C’est finalement au plus fort de l’hiver, que j’ai compris qu’il existait en moi un invincible printemps.
- Je ne puis pardonner à la Société contemporaine qu’elle soit une machine à désespérer les hommes.
- Toute valeur n’entraîne pas la révolte, mais tout mouvement de révolte invoque tacitement une valeur.
- Nous vivons avec des idées qui, si nous les éprouvions vraiment, devraient bouleverser toute notre vie.
- Combien de crimes ont été commis simplement parce que leur auteur ne pouvait supporter d’avoir tort.
- La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
- Il vient toujours un temps où il faut choisir entre la contemplation et l’action. Cela s’appelle devenir un homme.
- L’homme n’est rien en lui-même. Il n’est qu’une chance infinie. Mais il est le responsable infini de cette chance.
- L’effort le plus épuisant de ma vie a été de juguler ma propre nature pour la faire servir à mes plus grands desseins.
- L’homme n’est pas entièrement coupable : il n’a pas commencé l’histoire ; ni tout à fait innocent, puisqu’il la continue.
- L’instant du désespoir est unique, pur, sûr de lui-même, sans pitié dans ses conséquences, son pouvoir est sans merci.
- Peut-être que la plus grande œuvre d’art a moins d’importance en elle-même que dans l’épreuve qu’elle exige de l’homme.
- Que préfères-tu, celui qui veut te priver de pain au nom de la liberté ou celui qui veut t’enlever ta liberté pour assurer ton pain ?
- Ceux qui aiment et qui sont séparés peuvent vivre dans la douleur, mais ce n’est pas le désespoir : ils savent que l’amour existe.
- L’homme du siècle demande des lois et des institutions de convalescence, qui le brident sans le briser, qui le conduisent sans l’écraser.
- Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même.
- Qu’est-ce donc que l’exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ?
- Dans cet effort quotidien où l’intelligence et la passion se mêlent et se transportent, l’homme absurde découvre une discipline qui fera l’essentiel de ses forces.
- Ne marche pas devant moi, je ne suivrai peut-être pas. Ne marche pas derrière moi, je ne te guiderai peut-être pas. Marche juste à côté de moi et sois mon ami.
- Les positions cyniques et réalistes permettent de trancher et de mépriser. Les autres obligent à comprendre. D’où le prestige des premières sur les intellectuels.
- On veut gagner de l’argent pour vivre heureux et tout l’effort et le meilleur d’une vie se concentrent pour le gain de cet argent. Le bonheur est oublié, le moyen pris pour la fin.
- Le bouddhisme c’est l’athéisme devenu religion. La renaissance à partir du nihilisme. Exemple unique, je crois. Et précieux à méditer pour nous qui sommes aux prises avec le nihilisme.
- Le bonheur, pourquoi le refuser ? En l’acceptant, on n’aggrave pas le malheur des autres, et ça aide même à lutter pour eux. Je trouve regrettable cette honte qu’on éprouve à se sentir heureux.
1) Citations d’Albert Camus extraites de Caligula, 1938 :
2) Citations d’Albert Camus extraites des Carnets 1 à 3, 1935 à 1959 :
3) Citations d’Albert Camus extraites de La Chute, 1956 :
4) Citations d’Albert Camus extraites de La Mort Heureuse, publié en 1971 après sa mort :
5) Citations d’Albert Camus extraites de La Peste, 1947 :
6) Citations d’Albert Camus extraites de Le mythe de Sisyphe, 1942 :
7) Citations d’Albert Camus extraites de Les Justes, 1949 :
8) Citations d’Albert Camus extraites de L’Été, 1954 :
9) Citations d’Albert Camus extraites de L’Étranger, 1942 :
10) Citations d’Albert Camus extraites de L’homme révolté, 1951 :
11) Citations d’Albert Camus extraites de Noces, 1939 :
12) Citations d’Albert Camus extraites de Discours :
13) Citations d’Albert Camus extraites de L’envers et l’endroit, 1937 :
14) Citations d’Albert Camus extraites de Fragments d’un combat, 1938-1940 :
15) Citations d’Albert Camus extraites de Lettres à un ami allemand, 1945 :
16) Autres citations d’Albert Camus avec références :
17) Citations d’Albert Camus sans référence :
18) Courte biographie d’Albert Camus (1913 à 1960) :
Albert Camus est un écrivain et philosophe français d’origine algérienne. Politiquement engagé, il est notamment contre la prolifération nucléaire dès le tout début de l’ère atomique. Conscient des problèmes de son temps, son œuvre humaniste insiste souvent sur notre prise de conscience de l’absurde de la vie. En 1942, il publie le Mythe de Sisyphe. Cette œuvre fondatrice représente bien sa pensée : l’homme est en tenaille entre son désir de clarté et l’absence de sens de la vie. Selon Camus, nous sommes condamnés à porter un rocher en haut d’une pente et à le voir redescendre et à recommencer à l’infini, tout comme Sisyphe. Toujours selon lui, tout homme peut quand même accéder au bonheur par la prise de conscience de sa réalité absurde. Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 1957.
19) Œuvres d’Albert Camus
- L’envers et l’endroit. ~ Alger : Charlot, 1937
- Caligula ~ 1938
- Fragments d’un combat, ~ 1938-1940
- Noces. ~ Alger : Charlot, 1939
- L’étranger. ~ Paris : Gallimard, 1942
- La Chute. ~ 1957
- Le mythe de Sisyphe. ~ Paris : Gallimard, 1942
- Le malentendu ; Caligula. ~ Paris : Gallimard, 1944
- Lettres à un ami allemand. ~ Paris : Gallimard, 1945
- La Peste. ~ Paris : Gallimard, 1947
- L’état de siège. ~ Paris : Gallimard, 1948
- Actuelles : chroniques 1944-1948. ~ Paris : Gallimard, 1950
- Les justes : pièces en cinq actes. ~ Paris : Gallimard, 1950
- L’homme révolté. ~ Paris : Gallimard, 1951
- Actuelles II : Chroniques 1948-1953. ~ Paris : Gallimard, 1953
- L’été. ~ Paris : Gallimard, 1954
- La chute. ~ Paris : Gallimard, 1956
- L’exil et le royaume. ~ Paris : Paris : Gallimard, 1957
- Actuelles III : Chronique algérienne, 1939-1958. ~ Paris : Paris : Gallimard, 1958
- Discours de Suède. ~ Paris : Paris : Gallimard, 1958
- Les possédés : pièce en trois parties adaptée du roman de Dostoïevski. ~ Paris : Paris : Gallimard, 1959
- Carnets, mai 1935 ~ février 1942. ~ Paris : Gallimard, 1962
- Carnets, janvier 1942 –~mars 1951. ~ Paris : Gallimard, 1964
- Essais. ~ Paris : Gallimard, 1965
- La mort heureuse. ~ Paris : Gallimard, 1971
- Le Premier homme. ~ Paris : Gallimard, 1994
20) Sujets complémentaires :