L’anxiété est un trouble complexe, et certaines phrases que l’on pense encourageantes ou anodines peuvent en réalité être blessantes ou inutiles.
Si vous souhaitez soutenir un proche souffrant d’anxiété, il est essentiel d’adopter une attitude bienveillante et de choisir vos mots avec précaution.
Voici quelques phrases à éviter et des explications sur leur impact.
- « Détends-toi ! »
Dire à une personne anxieuse de se calmer revient à dire à quelqu’un qui a le rhume d’arrêter d’éternuer. L’anxiété n’est pas un choix, et il est impossible de s’en débarrasser simplement en le décidant. Au lieu de cela, il est préférable de reconnaître son anxiété sans jugement et d’opter pour des questions ouvertes comme « Comment te sens-tu ? » et « Comment vas-tu ? » sont ainsi préférables. - « Passe à autre chose ! »
Une personne souffrant d’anxiété ne peut pas simplement « tourner la page » sur commande. Lui dire cela revient à nier l’intensité de sa souffrance et les efforts qu’elle a déjà déployés pour aller mieux. Mieux vaut lui offrir votre écoute et votre soutien sans imposer de solutions simplistes. - « Tu penses trop ! »
L’anxiété se caractérise justement par une activité mentale intense et incontrôlable. Dire cela à une personne anxieuse ne fait qu’ajouter de la culpabilité à son état. À la place, vous pouvez l’aider à exprimer ses pensées en lui demandant doucement : « Qu’est-ce qui te préoccupe en ce moment ? » - « Bois un coup, ça ira mieux. »
L’alcool peut temporairement masquer l’anxiété, mais ce n’est pas une solution viable et cela peut aggraver les symptômes à long terme. Plutôt que d’encourager cette fuite, proposez une autre activité apaisante comme une promenade ou un moment calme ensemble. - « Tu as tout pour être heureux. »
Cette phrase peut être perçue comme un reproche : « Tu devrais être heureux, donc ton anxiété est injustifiée. » Or, l’anxiété ne dépend pas des circonstances extérieures. Mieux vaut dire : « Je vois que tu traverses une période difficile. Comment puis-je t’aider ? » - « Pourquoi es-tu toujours inquiet ? »
Cette question sous-entend que l’anxiété de la personne vous dérange ou qu’elle est exagérée. Or, la personne anxieuse est déjà consciente de son état et n’a pas besoin qu’on le lui rappelle. Une meilleure approche serait de dire : « Je vois que tu es inquiet. Est-ce que parler de ce qui te tracasse pourrait t’aider ?" - « Tout est dans ta tête. »
Même si l’anxiété est un processus mental, elle entraîne de véritables symptômes physiques et émotionnels. Dire cela minimise la souffrance réelle de la personne. Vous rendez la personne responsable de son anxiété et vous discréditez complètement ses sentiments. Au lieu de cela, validez ses émotions en disant : « Je comprends que ce soit difficile pour toi en ce moment. » - « Je sais ce que tu ressens. »
Sauf si vous avez vous-même souffert d’un trouble anxieux, vous ne pouvez pas comprendre exactement ce que vit votre proche. Dire cela peut sembler condescendant ou minimiser son expérience. Préférez une approche plus humble comme : « Je ne peux pas imaginer à quel point c’est difficile, mais je suis là pour toi. » - « Essaye la méditation, le yoga, le végétarisme, etc. »
Bien que ces pratiques puissent être bénéfiques pour certaines personnes, elles ne constituent pas une solution universelle. Avant de proposer des conseils, demandez plutôt : « As-tu trouvé des choses qui t’aident à gérer ton anxiété ? » - « Pourquoi ne vas-tu pas voir un thérapeute ? »
Encourager un proche à consulter un professionnel peut être une bonne idée, mais il est important de ne pas le dire de manière brusque ou accusatrice. Certaines personnes ont déjà essayé la thérapie, d’autres ne sont pas prêtes. Une approche plus délicate serait : « As-tu déjà envisagé de parler à quelqu’un qui pourrait t’aider ? » - « Ce n'est pas si grave. »
Ce type de phrase peut donner l’impression que vous minimisez la souffrance de la personne. L’anxiété est souvent irrationnelle, mais elle est bien réelle pour celui qui la vit. Au lieu de cela, essayez : « Je sais que c’est difficile pour toi, et je suis là pour toi. » C’est étonnant de constater à quel point ces mots peuvent être réconfortants pour une personne anxieuse, car vous lui apportez de l'affection et un soutien moral. - « Sois positif. »
L’anxiété ne se soigne pas avec une simple pensée positive. Les phrases telles que « Regarde du bon côté » et « Vois le verre à moitié plein » peuvent être perçues comme incroyablement arrogantes pour une personne qui combat sans succès une inquiétude profonde. Dire cela peut faire culpabiliser la personne anxieuse en lui donnant l’impression qu’elle ne fait pas assez d’efforts. Mieux vaut adopter une approche d’écoute : « Je comprends que ce soit compliqué pour toi en ce moment. Parle-moi si tu veux. » - « Ça pourrait être pire. »
Les choses pourraient toujours être pires, nous le savons tous. Comme beaucoup d’énoncés de cette liste, cette phrase ne fait que stimuler la culpabilité des personnes anxieuses. Et ce sentiment conduit typiquement à davantage d'inquiétude. Il est préférable de dire : « Ce que tu ressens est important. Je suis là pour toi. » - « C’est ridicule de s’en faire avec ça. »
Cette phrase sous-entend que la source de la peur est négligeable. Pour nous, c'est peut-être le cas. Mais on ne doit pas tenir pour acquis que c’est la même chose pour les autres. Chacun réagit différemment. Ce commentaire a donc pour effet que la personne anxieuse se sent incomprise ou simplement non entendue. Elle se fermera davantage et son angoisse s’amplifiera. Essayez plutôt : « Je vois que ça te préoccupe. Qu’est-ce qui pourrait te rassurer ? » - « Arrête de stresser pour des petits détails. »
Pour une personne anxieuse, il n’y a pas de « petits détails ». Il est irrespectueux de le lui rappeler. Chaque souci peut prendre pour elle une ampleur démesurée. Il est donc inutile de juger la source de son anxiété. Au lieu de cela, vous pouvez dire : « Je sais que c’est difficile pour toi. Est-ce que je peux faire quelque chose pour t’aider ? »
Comment mieux soutenir une personne anxieuse ?
Lorsque vous souhaitez aider quelqu’un souffrant d’anxiété, privilégiez une approche empathique :
- Écoutez sans interrompre ni minimiser ses sentiments.
- Posez des questions ouvertes pour l’aider à exprimer ce qu’il ressent.
- Offrez un soutien concret et une présence bienveillante.
Si vous ne savez pas quoi dire, un simple « Je suis là pour toi. » peut déjà faire une grande différence.

Lorsque vous soutenez quelqu'un souffrant d'anxiété, il est généralement préférable de simplement écouter avec empathie et offrir votre soutien. Poser des questions ouvertes pour comprendre ce qu'ils ressentent et ce dont ils ont besoin peut également être utile. Si vous n'êtes pas sûr de ce qu'il faut dire, simplement offrir votre présence et votre écoute active peut déjà être très réconfortant.