Aïvanhov : Soulager par la pensée
La réalité, c’est ce que vous sentez. Si vous sentez la joie, la splendeur, la paix, la liberté, la force, est-ce tellement important si, en dehors de vous, cela existe vraiment ? Vous vous sentez dans l’abondance, alors qu’importe si extérieurement vous êtes dans la misère et la pauvreté, puisque vous ne vivez pas dans le côté extérieur, mais seulement dans vos sensations ? À la première place, il y a le monde intérieur, c’est simple, c’est évident, mais les gens cherchent toujours leur raison de vivre dans le monde extérieur sans se rendre compte que le monde extérieur, on ne peut pas le vivre !
Quelqu’un fait un cauchemar, il rêve, par exemple, qu’il est poursuivi. Il court, il court, et puis voilà un gouffre vertigineux qui s’ouvre devant lui et il tombe… Quelle angoisse ! Même au réveil, pendant quelques minutes encore il est bouleversé comme si ce qu’il venait de rêver était la réalité. Alors, quelle conclusion tirer de cette expérience ? Si on peut prendre le rêve pour la réalité, c’est qu’on doit pouvoir aussi considérer la réalité comme un rêve. Oui, et c’est ce que font les sages. Quoi qu’il leur arrive, ils se disent : « Je souffre, je suis angoissé, je me sens poursuivi, mais c’est un rêve, et quand je me réveillerai, il ne restera plus une trace de tout cela. » Vous direz que tous ces raisonnements ne vous empêcheront pas de souffrir. Bien sûr, mais ceux qui ont des cauchemars souffrent aussi : ils s’agitent dans leur lit, poussent des cris, et pourtant, ce qui les fait réagir ainsi n’est pas la réalité. C’est d’ailleurs ce qu’ils se disent eux-mêmes une fois réveillés. Alors, vous-même, quand vous souffrez, dites-vous que ce n’est pas la réalité.
Dès que vous ressentez une inquiétude, un trouble, réagissez, empêchez votre pensée de suivre cette pente dangereuse, rattrapez-la, et obligez-la à retourner vers cette région de lumière et de paix en vous qui est à l’abri de toutes les tribulations. Si vous n’êtes pas vigilant, vous ne savez pas jusqu’où un mouvement de colère, de peur, de rancune, de découragement peut vous conduire. Regardez un trapéziste ou un funambule : avec quelle facilité il évolue librement dans les airs ! Mais pour y arriver, que de travail ! Cette liberté de mouvement lui vient de ce qu’il a appris à ne pas se laisser distraire par des éléments étrangers qui lui feraient perdre sa concentration et le précipiteraient sur le sol. Alors, vous aussi, pour vous maintenir dans les hauteurs, veillez à garder votre conscience à l’abri des perturbations. À la moindre alerte, assurez-vous bien que votre pensée ne s’éloigne pas des régions de la lumière et du silence intérieur.
Textes d’Omraam Mikhaël Aïvanhov
Publié par www.prosveta.com
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