80 citations de Paul Valéry
- Honneur aux artistes ! Qui s’avancent dans l’arbitraire et laissent après eux la nécessité.
- J’aime mieux être lu plusieurs fois par un seul qu’une seule fois par plusieurs.
- L’intelligence est la faculté de reconnaître sa sottise.
- Peu d’esprits s’inquiètent d’examiner la question avant de fournir la réponse.
- Que de choses je n’aurais pas vues, si je n’avais été conduit à les voir par l’obligation de travaux imposés ! Ceci est contre la liberté du travail. Trop de liberté enchaîne à ce que l’on est, ou que l’on aime.
- Attaquer le plus faible, c’est la force du lâche.
- C’est parfois une épine cachée et insupportable que nous avons dans la chair qui nous rend difficiles et durs avec tout le monde.
- Ce qui est simple est toujours faux. Ce qui ne l’est pas est inutilisable.
- Chaque homme sait une quantité prodigieuse de choses qu’il ignore qu’il sait.
- L’analyse est parfois un moyen de se dégoûter en détail de ce qui était supportable dans son ensemble.
- L’espoir fait vivre, mais comme sur une corde raide.
- La plupart ignore ce qui n’a pas de nom ; et la plupart croient à l’existence de tout ce qui a un nom.
- Le grand triomphe de l’adversaire est de vous faire croire ce qu’il dit de vous.
- Le Peintre ne doit pas faire ce qu’il voit, mais ce qui sera vu.
- Le premier mouvement des uns est de consulter les livres ; le premier mouvement des autres est de regarder les choses.
- Qu’est-ce qu’un sot ? Peut-être ce n’est qu’un esprit peu exigeant qui se contente de peu. Un sot serait-il un sage.
- Un chef est un homme qui a besoin des autres.
- Ce ne sont pas du tout les méchants qui font le plus de mal en ce monde. Ce sont les maladroits, les négligents, les crédules. Les méchants seraient impuissants sans une quantité de bons.
- L’avenir est la parcelle la plus sensible de l’instant.
- L’homme heureux est celui qui se retrouve avec plaisir au réveil, se reconnaît celui qu’il aime être.
- L’objet de l’esprit est d’être content de soi devant soi-même. Cela ne dure guère.
- Le fait d’être seul, de ne connaître personne dans une ville, transforme en prison ce lieu sans échanges.
- Le mensonge et la crédulité s’accouplent et engendrent l’opinion.
- Une chose que l’on ne connaît que par les journaux et les livres, on peut jurer qu’on ne la connaît pas.
- Rien ne rend un homme plus redoutable, plus implacable, plus… que la faculté de voir les choses… telles qu’elles sont.
- L’histoire justifie ce que l’on veut. Elle n’enseigne absolument rien, car elle contient tout et donne des exemples de tout. Elle est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré.
- L’homme moderne est l’esclave de la modernité.
- La politique consiste dans la volonté de conquête et de conservation du pouvoir ; elle exige, par conséquent, une action de contrainte ou d’illusion sur les esprits, qui sont la matière de tout pouvoir.
- Toutes les nations ont des raisons présentes, ou passées, ou futures de se croire incomparables. Et d’ailleurs, elles le sont.
- Ce qui a été cru par tous, et toujours, et partout, a toutes les chances d’être faux.
- Celui-là m’enrichit qui me fait voir tout autrement ce que je vois tous les jours.
- Faire de l’orthographe le signe de la culture, signe des temps et de sottise.
- Il n’existe pas d’être capable d’aimer un autre être tel qu’il est ! On demande des modifications car on n’aime jamais qu’un fantôme. Ce qui est réel ne peut être désiré car il est réel.
- Je suis un honnête homme, je veux dire que j’approuve la plupart de mes actions.
- L’amertume vient presque toujours de ne pas recevoir un peu plus que ce que l’on donne. Le sentiment de ne pas faire une bonne affaire.
- L’esprit, me disait un homme d’esprit, ce n’est que la bêtise en mouvement ; et le génie, c’est la bêtise en fureur.
- L’objet de la psychologie est de nous donner une idée tout autre des choses que nous connaissons le mieux.
- La facilité n’explique pas tout ; et le vice a ses sentiers aussi ardus que ceux de la vertu.
- La mort est une surprise que fait l’inconcevable au concevable.
- La plus grande partie du corps ne parle que pour souffrir. Tout organe qui se fait connaître est déjà suspect de désordre. Silence bienheureux des machines qui marchent bien.
- La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.
- La vanité, grande ennemie de l’égoïsme, peut engendrer tous les effets de l’amour du prochain.
- Toute doctrine se présente nécessairement comme une affaire plus avantageuse que les autres. Elle dépend donc des autres.
- Véritablement bon est l’homme rare qui jamais ne blâme les gens des maux qui leur arrivent.
- Le poème ne meurt pas pour avoir vécu : il est fait expressément pour renaître de ses cendres et redevenir indéfiniment ce qu’il vient d’être.
- Le poète se consacre et se consume à définir et à construire un langage dans le langage.
- Les événements eux-mêmes sont demandés comme une nourriture. S’il n’y a point ce matin quelque grand malheur dans le monde, nous sentons un certain vide. « Ils n’y a rien aujourd’hui dans les journaux », disent-ils.
- L’éducation ne se borne pas à l’enfance et à l’adolescence. L’enseignement ne se limite pas à l’école. Toute la vie, notre milieu est notre éducation, et un éducateur à la fois sévère et dangereux.
- Si tous les hommes étaient également éclairés, également critiques, et surtout également courageux, toute Société serait impossible !
- Un homme qui renonce au monde se met dans la condition de le comprendre.
- C’est ce que je porte d’inconnu à moi-même qui me fait moi. (Monsieur Teste)
- Ce qui est le meilleur dans le nouveau est ce qui répond à un désir ancien. (Littérature)
- Croire à la parole humaine, parlée ou écrite, est aussi indispensable aux humains que de se fier à la fermeté du sol.
- Croire c’est se suspendre à ce que l’on soutient.
- Dans toute carrière publique, une fois que l’on a construit son personnage, et que le bruit qu’il fait revient à son auteur et lui enseigne qui il paraît, celui-ci joue son personnage, ou plutôt son personnage le joue, et ne le lâche plus.
- Deux dangers ne cessent de menacer le monde: l’ordre et le désordre.
- Enrichissons-nous de nos différences mutuelles.
- Entre l’ordre et le désordre règne un moment délicieux.
- Il est bien vrai que certains âges de l’homme sont comme des croisements de routes.
- Il est des choses que les autres seuls tirent de nous. Il est des choses que nous ne tirons que des autres.
- Il faut juger à froid et agir à chaud.
- Il faut n’appeler science que l’ensemble des recettes qui réussissent toujours. Tout le reste est littérature. (Moralités)
- Il n’est pas toujours bon d’être soi-même.
- Il y a de la pauvreté d’esprit à être toujours d’accord avec soi-même.
- Il y a des choses que l’on peut dire aux autres ; et d’autres qu’on ne peut dire qu’à soi-même.
- Je deviens terriblement moi-même. Peut-être par réaction contre tout ce qui me contraint de plus en plus à être un autre.
- Je m’intéresse à tout, je n’y peux rien.
- Je ne sais rien de plus fou, et cependant de plus vulgaire, que de vouloir avoir raison.
- Je vois passer l’homme moderne avec une idée de lui-même et du monde qui n’est plus une idée déterminée… Il lui est devenu impossible d’être l’homme d’un seul point de vue et d’appartenir réellement à une seule langue, à une seule conception, à une seule physique.
- L’ambition extérieure a pour condition une sorte de désespoir ou d’abandon de l’ambition intérieure.
- L’espoir est un scepticisme. C’est douter du malheur un instant.
- L’esprit vit de différence, l’écart existe, la plénitude le laisse inerte.
- L’histoire est la science des choses qui ne se répètent pas.
- L’homme doit développer les facultés de son esprit comme un virtuose fait ses gammes.
- L’homme est absurde par ce qu’il cherche, grand par ce qu’il trouve.
- L’homme est un animal enfermé, à l’extérieur de sa cage. Il s’agite hors de soi.
- L’homme sait assez souvent ce qu’il fait, il ne sait jamais ce que fait ce qu’il fait.
- L’imbécile est celui qui ne sait se servir, qui n’a pas l’idée de se servir, de ce qu’il possède. Tout le monde en est là.
- La bonne marche harmonique d’un système d’hommes exige que chacun ne soit ni inférieur ni supérieur à sa tâche.
- La faiblesse de la force est de ne croire qu’à la force.
- La peinture permet de regarder les choses en tant qu’elles ont été une fois contemplées avec amour.
- La Société ne vit que d’illusions. Toute Société est une sorte de rêve collectif.
- Le fond de la pensée est pavé de carrefours.
- Le génie de Newton a consisté à dire que la lune tombe alors que tout le monde voit bien qu’elle ne tombe pas.
Citations de Paul Valéry extraites de 1) Cahiers :
Citations de Paul Valéry extraites de 2) Mauvaises pensées et autres :
Citations de Paul Valéry extraites de 3) Mélange :
Citations de Paul Valéry extraites de 4) Regards sur le monde actuel :
Citations de Paul Valéry extraites de 5) Tel Quel :
Citations de Paul Valéry extraites de 6) Variétés :
7) Autres citations de Paul Valéry :
Courte biographie de Paul Valéry (1871 – 1945) :
Paul Valéry était un poète, essayiste et philosophe français connu pour ses réflexions sur l’art et la psychologie. Il est né le 30 octobre 1871 à Sète, dans l’Hérault, et est décédé le 20 juillet 1945 à Villefranche-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes. Valéry a étudié la philosophie et les sciences avant de se tourner définitivement vers la poésie. Il est principalement connu pour ses poèmes symbolistes et pour ses essais sur l’art et la littérature, dans lesquels il défend une conception de l’art comme expression de la pensée et de l’imagination. Valéry a de plus publié de nombreux essais sur la psychologie et la philosophie de l’esprit, notamment « La Soirée avec M. Teste » et « Eupalinos ou l’Architecte ». Ses écrits sont encore lus et grandement appréciés encore aujourd’hui.