60 citations de Madame de Staël
- Rien n’est une excuse pour agir contre ses principes.
- Il y a dans le pouvoir sans bornes une sorte de vertige qui saisit le génie comme la sottise, et les perd également l’un et l’autre.
- Il y a dans la destinée de presque tous les hommes, quand on se donne la peine d’y regarder, la preuve manifeste d’un but moral et religieux dont ils ne se doutent pas toujours eux-mêmes, et vers lequel ils marchent à leur insu.
- Comprendre, c’est pardonner.
- Tout comprendre rend très indulgent.
- On cesse d’aimer, mais on ne cesse pas de vivre.
- Un homme qui sait quatre langues vaut quatre hommes.
- L’amour-propre est ce qu’il y a au monde de plus inflexible.
- Le pâle avenir n’est plus pour moi que le spectre du passé.
- Voyager est, quoi qu’on en puisse dire, un des plus tristes plaisirs de la vie.
- La poésie, comme tous les beaux-arts, captive autant les sensations que l’intelligence.
- Il n’y a au monde de sûr que la peine ; il n’y a qu’elle qui tienne impitoyablement ce qu’elle promet.
- L’amour-propre, si susceptible pour lui-même, ne devine presque jamais la susceptibilité des autres.
- La douleur perfectionne beaucoup le caractère ; on rattache dans sa pensée ses fautes à ses malheurs.
- Quand on aime, et qu’on ne se croit pas aimé, on se blesse de tout, et chaque instant de la vie est une douleur et presque une humiliation.
- La beauté est une dans l’univers, et sous quelque forme qu’elle se présente, elle excite toujours une émotion religieuse dans le cœur de l’homme.
- Où est-il l’homme qui n’ait aucun reproche à se faire ? Où est-il l’homme qui puisse regarder en arrière de sa vie sans éprouver un seul remords ou sans connaître aucun regret ?
- Quand l’amour est malheureux, il refroidit toutes les autres affections, on ne peut s’expliquer à soi-même ce qui se passe dans l’âme : tout ce que l’on avait gagné par le bonheur, on le perd par la peine.
- Il faut pardonner d’avoir déchiré un cœur, les hommes ne savent pas le mal qu’ils font, et la Société leur persuade que c’est un jeu de remplir une âme de bonheur, et d’y faire ensuite succéder le désespoir.
- Les sentiments légers ont souvent une longue durée ; rien ne les brise, parce que rien ne les resserre ; ils suivent les circonstances, disparaissent et reviennent avec elles, tandis que les affections profondes se déchirent sans retour, et ne laissent à leur place qu’une douloureuse blessure.
- O la société, la société ! Comme elle rend le cœur dur et l’esprit frivole, comme elle fait vivre pour ce que l’on dira de vous. Si les hommes se rencontraient un jour, dégagés chacun de l’influence de tous, quel air pur entrerait dans l’âme, que d’idées nouvelles, que de sentiments vrais la rafraîchiraient.
- L’amour est un égoïsme à deux.
- Il est beau d’aimer par le cœur et par la pensée !
- La plupart des gens du monde ne conseillent pas mieux que le renard.
- Cette vie n’a quelque prix que si elle sert à l’éducation morale de notre cœur.
- Le désir de plaire rend dépendant de l’opinion, le besoin d’être aimé en affranchit.
- La monotonie dans la retraite tranquillise l’âme ; la monotonie dans le grand monde fatigue l’esprit.
- La bonté existe en nous comme le principe de la vie.
- La raison combat, avec désavantage, contre les affections passionnées.
- L’amour est de toutes les passions la plus fatale au bonheur de l’homme.
- Le bonheur de l’homme est dans le repos de sa conscience.
- Une vulgarité révoltante dans les manières se trouve souvent réunie à l’exercice d’une autorité quelconque.
- La morale doit être considérée dans l’homme, comme une inclination, comme une affection dont le principe est dans notre être, et que notre jugement doit diriger.
- Une trop grande admiration impose le silence à notre vanité.
- Le talent d’écrire peut devenir une puissance dans un État libre.
- L’ignorance facilite à la bassesse les plus misérables calomnies.
- Le fanatisme religieux est l’ennemi des arts aussi bien que de la philosophie.
- Gardez-vous d’apprendre à vos ennemis comment ils peuvent vous faire du mal.
- Les malheurs des nations grandissent les individus en les corrigeant de la frivolité.
- Trop de puissance déprave la bonté, altère toutes les jouissances de la délicatesse.
- Il n’y a guère d’autres maladies dans la jeunesse que les désappointements en amour.
- La première des vérités, la morale, est aussi la source la plus abondante de l’éloquence.
- Les jouissances intérieures de la vertu sont préférables à tous les avantages de l’égoïsme.
- La maladie est une peine aussi bien qu’une souffrance.
- Ce qui caractérise la véritable dignité morale de l’homme, c’est le dévouement.
- L’inflexible loi du devoir est la même pour tous, mais les forces morales sont purement individuelles.
- La puissance d’aimer, l’activité de la pensée, le prix qu’on attache à l’opinion, font de tel ou tel genre de vie une existence douce pour les uns, et tout à fait pénible pour les autres.
- Les jouissances de l’esprit sont faites pour calmer les orages du cœur. ~ (Les lettres sur Les écrits de J.-J. Rousseau, 1814)
- Quand l’amour sur un cœur ne peut rien, malheur à l’union dont il est le lien. ~ (Jane Gray, 1790)
- Le remords est la seule douleur de l’âme que le temps et la réflexion n’adoucissent pas. ~ (Delphine, 1802)
- La délicatesse est pour les âmes élevées un devoir plus impérieux encore que la justice. ~ (Delphine, 1802)
- Par l’amour, il est vrai, l’on peut être égaré, mais par lui plus souvent l’on doit être éclairé. ~ (Sophie ou les sentiments secrets, 1786)
- On se désintéresse à la fin de soi-même. On cesse de s’aimer si quelqu’un ne nous aime. ~ (Sophie ou les sentiments secrets, 1786)
- Le génie de la douleur est le plus fécond de tous.
- Il est difficile de convaincre quelqu’un de l’utilité de son malheur.
- La douleur est un des éléments nécessaires de la faculté d’être heureux.
- La plus belle moitié de la vie est cachée à l’homme qui n’a pas aimé avec passion.
- L’amour est l’emblème de l’éternité ; il confond toute notion de temps ; efface tout souvenir d’un commencement, toute peur d’une fin.
- Il est si beau d’aimer et d’être aimé que cet hymne de la vie peut se moduler à l’infini, sans que le cœur en éprouve la moindre lassitude.
- Le spectacle de la mer fait toujours une impression profonde ; elle est l’image de cet infini qui attire sans cesse la pensée, et dans lequel sans cesse elle va se perdre.
Madame de Staël 1) Considérations sur la Révolution française, 1818 :
Madame de Staël 2) Corinne ou l’Italie, 1807 :
Madame de Staël 3) De l’Allemagne, 1810 :
Madame de Staël 4) Influence des passions, 1796 :
Madame de Staël 5) De la littérature dans ses rapports avec les institutions sociales, 1799 :
Madame de Staël 6) Maximes et pensées inédites, 1817 :
Madame de Staël 7) Réflexions sur le suicide, 1813 :
Madame de Staël 8) Citations de diverses sources :
Madame de Staël 9) Citations sans référence :
10) Courte biographie de Madame de Staël (1766-1817) :
Anne Louise Germaine de Staël-Holstein ; née Necker ; communément appelé Madame de Staël, est née à Paris et fut élevée avec une grande sollicitude par une mère protestante. Précoce, elle résumait à quinze ans l’Esprit des lois, lisait Rousseau avec passion et causait avec les philosophes. À vingt ans, elle épousa le baron de Staël Holstein. Ce mariage ne dura que quelques années. En 1794, elle rencontre le philosophe Benjamin Constant, qui la suivra dans son long exil ultérieur. Madame de Staël est une femme de lettres et penseuse politique qui a été témoin de la Révolution française et de l’ère napoléonienne jusqu’à la Restauration. Elle était présente aux États généraux et à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Elle découvrit rapidement le caractère tyrannique Napoléon et fit connaître ses opinions à ce sujet. Elle a été forcée de s’exiler pour cette raison, d’abord pendant le règne de la terreur et plus tard en raison de la persécution personnelle de Napoléon. Sous le nom de « Madame de Staël » il entame une carrière littéraire. Elle puise dans ses voyages des références culturelles qui améliorent ses œuvres. Son texte Corinne ou l’Italie, par exemple, a été écrit après un voyage en Italie. Elle publia, en 1800, une oeuvre importante De la littérature sur les institutions sociales. En 1802, son roman Delphine eut un très grand succès. Mme de Staël rentra à Paris, grâce à la chute de l’Empire. Mais elle mourut peu après en 1811, ayant à peine eu le temps d’achever ses Considérations sur la Révolution française, le plus remarquable de ses ouvrages politiques. Elle occupe dans l’histoire littéraire une place importante comme initiatrice du romantisme. Elle a stimulé la vie politique et intellectuelle de son époque. Ses œuvres, qui mettent l’accent sur l’individualité et la passion, ont marqué durablement la pensée européenne.