75 citations de Denis DIDEROT
- À quoi que ce soit que l’homme s’applique, la nature l’y destinait.
- Il faut connaître toutes les conditions du problème pour bien sentir le mérite de la solution.
- La soirée n’est jamais plus belle pour moi que quand je suis content de ma matinée.
- La voix de la conscience et de l’honneur est bien faible quand les boyaux crient.
- On avale à pleine gorgée le mensonge qui nous flatte, et l’on boit goutte-à-goutte une vérité qui nous est amère.
- On est dédommagé de la perte de son innocence par celle de ses préjugés.
- Si tout ici-bas était excellent, il n’y aurait rien d’excellent.
- Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres. La liberté est un présent du ciel, et chaque individu de la même espèce a le droit d’en jouir aussitôt qu’il jouit de la raison. (Autorité politique, Article de l’Encyclopédie)
- Il est plus facile d’élever au plus haut degré de puissance une nation barbare que de tirer de la médiocrité une nation policée.
- La bonne humeur passe dans l’âme de ceux qui l’approchent.
- La différence de l’idiot et l’imbécile consiste en ce qu’on naît idiot, et qu’on devient imbécile.
- La méfiance est l’instinct du caractère timide et pervers.
- Ôtez à l’homme le bon sens, et vous le réduirez à la qualité d’automate ou d’enfant.
- Il ne suffit pas de faire le bien, il faut encore le bien faire.
- L’enfant voit de bonne heure que la politesse le rend agréable aux autres, et il se plie à ses singeries.
- La modestie est la réflexion d’un cœur honnête qui condamne son ambition.
- La politesse est aux actions ce que la grâce est à la beauté.
- Quand on est indifférent à tout, on n’est rien, ou l’on est une pierre.
- Faire sourdement ce qu’on pourrait faire impunément avec éclat, c’est préférer le petit rôle du renard à celui du lion
- Il n’y a que les grandes passions qui puissent élever l’âme aux grandes choses.
- L’esprit dit de jolies choses, et n’en fait que de petites.
- L’immortalité est une espèce de vie que nous acquérons dans la mémoire des hommes.
- On doit exiger que je cherche la vérité, mais non que je la trouve.
- On risque autant à croire trop qu’à croire trop peu.
- Si la raison est un don du Ciel et que l’on puisse en dire autant de la foi, le Ciel nous a fait deux présents incompatibles et contradictoires.
- Toujours demander l’approbation dont on peut se passer, c’est un moyen très sûr de dérober au peuple sa servitude.
- De tous les rapports, le plus simple, c’est celui d’égalité.
- Il faut avoir un ami, qu’en tout temps, pour son bonheur on écoute, on consulte, qui sache rendre à notre âme en tumulte, les maux moins vifs et les plaisirs plus grands.
- Il faut la nuit dire tout ce qu’on sent au tendre objet que notre cœur adore ; se réveiller pour en redire autant, puis se rendormir pour y songer encore.
- Il faut penser ; sans quoi l’homme devient malgré son âme un cheval de somme ; il faut aimer : c’est ce qui nous soutient ; car sans aimer, il est triste d’être homme.
- Les lois sont faites pour tous.
- Quand on ne veut pas être faible, il faut souvent être ingrat.
- Souffrir le partage de l’autorité, c’est l’avoir perdue.
- Un État chancelle quand on en ménage les mécontents. Il touche à sa ruine quand on les élève aux premières dignités.
- A. Et la jalousie ? B. Passion d’un animal indigent et avare qui craint de manquer; sentiment injuste de l’homme; conséquence de nos fausses mœurs, et d’un droit de propriété étendu sur un objet sentant, pensant, voulant et libre.
- Méfiez-vous de celui qui veut mettre de l’ordre. Ordonner, c’est toujours se rendre le maître des autres en les gênant.
- Orou : La vie sauvage est si simple, et nos sociétés sont des machines si compliquées ! L’Otaïtien touche à l’origine du monde et l’Européen touche à sa vieillesse. L’intervalle qui le sépare de nous est plus grand que la distance de l’enfant qui naît à l’homme décrépit. Il n’entend rien à nos usages, à nos lois, ou il n’y voit que des entraves déguisées sous cent formes diverses, entraves qui ne peuvent qu’exciter l’indignation et le mépris d’un être en qui le sentiment de la liberté est le plus profond des sentiments.
- L‘homme le plus heureux est celui qui fait le bonheur d‘un plus grand nombre d‘autres. (Le dictionnaire des hommes, 1751)
- Aimer, c’est se réjouir du bonheur d’un autre, ou faire de sa félicité une partie de la sienne. (Opinions des anciens philosophes, 1769)
- C’est le sort de presque tous les hommes de génie ; ils ne sont pas à portée de leur siècle ; ils écrivent pour la génération suivante.
- Celui qui disperse ses regards sur tout ne voit rien, ou voit mal.
- Celui qui se sera étudié lui-même sera bien avancé dans la connaissance des autres. (Règnes de Claude et de Néron)
- Dans les discussions qui tiennent au bien général, il serait plus à propos de se taire que de s’exposer, avec les intentions les meilleures, à remplir l’esprit d’autrui d’idées fausses et pernicieuses. (Lettre sur le commerce des livres, 1763)
- Dire que l’homme est un composé de force et de faiblesse, de lumière et d’aveuglement, de petitesse et de grandeur, ce n’est pas lui faire son procès, c’est le définir. (Addition aux Pensées philosophiques)
- Être neutre, c’est profiter des embarras des autres pour arranger ses affaires.
- Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire. Si nous voulons que les philosophes marchent en avant, approchons le peuple du point où en sont les philosophes. (Interprétation de la nature)
- Il est plus fâcheux de tomber dans la pauvreté que d’être né dans la misère. (Lettre sur le commerce des livres, 1763)
- Il faut être enthousiaste de son métier pour y exceller.
- Il n’y a que les passions et les grandes passions, qui puissent élever l’âme aux grandes choses.
- Je crois que si le mensonge peut servir un moment, il est nécessairement nuisible à la longue, et qu’au contraire la vérité sert nécessairement à la longue bien qu’il puisse arriver qu’elle nuise dans le moment. D’où je serai tenté de conclure que l’homme de génie qui décrit une erreur générale, ou qui accrédite une grande vérité, est toujours un être digne de notre vénération.
- Je suis plus sûr de mon jugement que de mes yeux.
- L’argent des sots est le patrimoine des gens d’esprit.
- L’éloquence n’est que l’art d’embellir la logique.
- L’indifférence fait les sages et l’insensibilité les monstres.
- La liberté d’écrire et de parler impunément marque ou l’extrême bonté du prince ou l’esclavage.
- La parole est une sorte de tableau dont la pensée est l’original.
- La vie serait une comédie bien agréable, si l’on n’y jouait pas un rôle.
- Le fanatisme est une peste qui reproduit de temps en temps des germes capables d’infester la terre.
- Le méchant n’est qu’un enfant robuste.
- Le travail présente, entre autres avantages, celui de raccourcir les jours et de prolonger la vie.
- Les amis, qu’on craint moins de mécontenter que les indifférents, sont toujours les derniers servis.
- Les avantages du mensonge sont d‘un moment, et ceux de la vérité sont éternels ; mais les suites fâcheuses de la vérité, quand elle en a, passent vite, et celles du mensonge ne finissent qu‘avec lui. (Le rêve d‘Alembert)
- Les passions détruisent plus de préjugés que la philosophie.
- Mille hommes qui ne craignent pas pour leur vie, sont plus redoutables que dix mille qui craignent pour leur fortune.
- Notre véritable sentiment n’est pas celui dans lequel nous n’avons jamais vacillé, mais celui auquel nous sommes le plus habituellement revenus.
- On dit que le désir naît de la volonté, c’est le contraire, c’est du désir que naît la volonté.
- On ne peut s’intéresser qu’à ce qu’on croit vrai.
- On ne sait de quoi se réjouir, ni de quoi s’affliger dans la vie. Le bien amène le mal, le mal amène le bien.
- Qu’avons-nous fait ? Ce que vous, moi et tous les autres font : du bien, du mal et rien.
- Qu’est-ce que la vérité ? La conformité de nos jugements avec les êtres.
- Quand on suit une mauvaise route, plus on marche vite, plus on s’égare.
- Que les peuples seront heureux quand les rois seront philosophes, ou quand les philosophes seront rois.
- Sais-tu qui sont les mauvais pères ? Ce sont ceux qui ont oublié les fautes de leur jeunesse.
- Sans un immense superflu, chaque condition se croit misérable.
- Sous quelque gouvernement que ce soit, la nature a posé des limites au malheur des peuples. Au-delà de ces limites, c’est ou la mort, ou la fuite, ou la révolte.
- Un plaisir qui n’est que pour moi me touche faiblement et dure peu. C’est pour moi et pour mes amis que je lis, que je réfléchis, que j’écris, que je médite, que j’entends, que je regarde, que je sens. Dans leur absence, ma dévotion rapporte tout à eux. Je songe sans cesse à leur bonheur.
- Va où tu voudras, tu y trouveras toujours ta conscience.
Citations de Denis Diderot 1) Le neveu de Rameau, 1762
Citations de Denis Diderot 2) L’encyclopédie, 1747-1765
Citations de Denis Diderot 3) Les maximes, réflexions et pensées, 1784
Citations de Denis Diderot 4) Les pensées philosophiques, 1746
Citations de Denis Diderot 5) Lettre à Sophie Volland, 1759
Citations de Denis Diderot 6) Principes de politique des souverains, 1774
Citations de Denis Diderot 7) Supplément au Voyage de Bougainville, 1772
Citations de Denis Diderot 8) Autres sujets
Courte biographie de Denis Diderot (1713-1784)
Écrivain, dramaturge et encyclopédiste français, Diderot est dans une famille aisée de la Haute-Marne. Jeune homme, il s’échappe du collège jésuite dans lequel son père l’avait placé et s’enfuit à Paris. Il y passe quelques années d’insouciance. Sa curiosité universelle, alliée à ses compétences de traducteur, le désigne pour diriger la traduction et adaptation de la Cyclopaedia de Chambers. Il consacrera plus de 18 ans à ce projet. C’est en 1742, à Paris, que Diderot fait la connaissance de Rousseau, avec qui il se lie d’amitié. Ils se rencontrent à plusieurs reprises, notamment lors de l’incarcération de Diderot à Vincennes. Ils se voient pour la dernière fois en décembre 1757, car en 1758, suite à une indiscrétion de Diderot, Rousseau l’accuse publiquement de trahison. C’est la rupture complète. Diderot est remarquable par sa culture, son esprit critique, sa puissance de travail et son génie. Mal connu de ses contemporains, éloigné des polémiques de son temps et des conventions sociales, mal reçu par la Révolution, c’est seulement à la fin du XIXe siècle qu’il sera reconnu comme un des écrivains et philosophes les plus importants de la littérature française. Bien que très polyvalent, on retient surtout de lui sur impact sur le mouvement culturel des Lumières. Diderot meurt à Paris, il a été inhumé à l’église Saint-Roch, dans la chapelle de la Vierge, le 1er août 1784.
Sujets complémentaires, citations de :
- Henri-Frédéric Amiel, Alain, Honoré de Balzac, Charles Baudelaire, Simone de Beauvoir, Albert Camus et Jean de la Fontaine
- Anatole France, Victor Hugo, Gustave Le Bon, Jean de La Bruyère, Michel de Montaigne, Blaise Pascal et Marcel Proust
- Jules Renard, François de La Rochefoucauld, Jean-Jacques Rousseau, Antoine de Saint-Exupéry et George Sand
- Texte intégrale de plusieurs œuvres dans Wikisource : Denis Diderot, lien externe